Je viens de me fader ~75km de toutes petites routes
Le contraste de l'après-midi pluvieux qui tout à coup devient ensoleillé, la douceur du 4-cylindres qui s'ébroue calmement dans les villages assoupis, le revêtement tantôt maculé d'eau, tantôt sec qui défile sous les roues.
Une petite pause pour se dégourdir les jambes, admirer un beau panorama de la vallée de la Loire, puis tourner à nouveau la clef de contact pour faire vrombir la mécanique avant une séance un peu plus intensive.
La partie amusante se profile, environ cinq kilomètres de terrain morcelé entre des virages à angles divers et de belles lignes droites pour pousser un peu ma petite japonaise dans le haut du compte tour...ce qu'il y a de glamour dans cette route, c'est qu'il est possible de l'enrouler calmement et de se faire plaisir, tout comme il est parfaitement faisable de l'emmancher gravement.
Aujourd'hui ce sera plutôt la première option. Et pourtant, le ronron du quatre pattes se mue en cahots insistant, la Honda se fait turbulente et la poignée droite se fait aguichante...
Au nom du père (colateur), du fils (-t fucking) et du saint-esprit (de la Machine) : Amen ! Ainsi soit-il ! Ce tronçon-là, ce sera pas plus vite qu'à fond ! GAZ !!
Et me voilà parti pour dix minutes de grand délire mécanique, à osciller entre relances vigoureuses et prises de virages un peu osées. Le fracas du Devil qui hurle sa colère tandis que l'aiguille monte...monte ! Le moteur exulte sa rage et pousse fort, bien plus fort que mon niveau de conduite ne me permet de gérer, aussi je choisis de casser un peu le rythme et termine le "parcours" à allure modérée.
Je rentre chez moi, tapote les flancs de ma brêle (qui vient de franchir les 36.000 bornes, yeah) et me prépare un petit kafè pour réchauffer mes mains un peu crispées par la vigueur que m'a imposée la machine.
Putain que c'est attachant, la pratique de la motocyclette.