Salut à tous !
Cet après midi je me suis fendu d'un petit test d'une demi-heure avec une Honda Hornet 600 millésime 2007. J'ai entendu beaucoup d'avis contradictoires sur cette moto question esthétique. Personnellement mis à part la chabre de tranquilisation des gaz qui est sacrément moche (répartition des masses mon cul) je trouve que les lignes fluides de la moto sont très agréables et changent un peu des lignes acérées qui sont actuellement la norme.
Bon ça y est pour le couplet esthétique chiant. Ami lecteur, tu veux savoir si la nouvelle Hornet elle pousse ? Est-ce qu'elle envoie du gras de porc façon boucher-charcutier ? Il faut visiter un cureton avant de monter dessus pour avoir les faveurs de not'père le bon dieu ?
D'emblée : yes, elle arrache quand même pas mal, la cochonne. Pour moi qui n'ai jamais conduit que des motos de moins de 106ch, je m'étais déjà régalé avec le couple et la patate de la Honda 800 VFR. Mais attention, si tu reste en dessous de 7.000 tr/min c'est un 600 qui se montre très souple. L'injection était très bien réglée sur ce modèle : même en coupant/remettant les gaz façon Parkinson du poignet droit, elle ne m'a jamais brusqué.
Oh mais je l'aurai, la garce, me suis-je alors dit.
Allons-y pour le poids : je me disais qu'il y avait un risque qu'avec 3 mois d'inaction motarde, j'allais flipper sévère le premier virage venu, limite j'allais me faire enfumer par un 103SP. Ben non. Premier virage un peu corsé enquillé à plus de 80 km/h sur un filet de gaz en 5e. Facile. A l'arrêt ? La même ! Avec 200kg tous pleins faits je sentais tout de même une différence de poids avec mon cher ZR7S. (bien que le centre de gravité du ZR7 était bien placé)
Pas d'inquiétude, j'allais lui trouver un défaut à la Honda. Non mais.
En ce qui concerne la tenue de route : Fourche inversée Showa à l'avant, amortisseur réglable de partout Showa à l'arrière, étriers Nissin très sécurisants, Bridgestone BT-014 pour l'accroche...
Sans faire le mariolle jusqu'à la faire tomber, il y a du très bon matériel de ce point de vue : la moto est saine, freine légèrement si on presse le levier avant avec un bruit caractéristique de glissement des plaquettes sur le disque. Si on insiste fortement, la moto freine énergiquement, sans trop de mordant. La sensation de progressivité est très bonne, et la fourche s'enfonce très peu même en plantant un freinage d'urgence de 60km/h à 0km/h. Le frein arrière est un peu dur à actionner, mais bloque uniquement si on insiste comme un sagouin : le feeling est bien meilleur que celui de la ZR7. Le ralentissement est correct, sans plus...
Bon, la tenue de route est nickel chrome...je l'aurai, je l'aurai ! Sur quel aspect ? Ah oui ! Le moteur !!
Dérivé comme vous le savez de la 600 CBR 2007 de la même marque, le Hornet se veut plus rempli à mi-régime. A mes yeux, à la suite de mon court essai je serais tenté de vous dire que pour des motards "normaux" comme vous et moi, il m'arrive de me demander pourquoi les journalistes trouvent les 600 "creuses" à mi régime. Le Hornet monte dans les tours avec sagesse de 2.000 à 6.000 puis s'énerve par la suite. Sur cette plage de régime, il est tout à fait possible de rouler au quotidien sans se prendre la tête. La meule ne se cabre pas dès qu'on actionne les gaz, et répond de manière très douce.
Pour les énervés du bulbe, il y a du beau linge passé 7.000 tours. Je n'ai pas emmené la moto au delà de 11.000 tr/min tout simplement parce que c'était trop pour moi. Plus habitué au vent et aux accélérations violentes dont elle a fait preuve, j'ai rendu la main sur un 160km/h accroché en un claquement de doigt. La zone rouge est située à 13.000 tr/min, il y a de quoi faire dans son froc en cuir.
Le tableau de bord est normal :
- Compte tour analogique
- Compteur de vitesse numérique (chiffres lisibles mais un peu petits)
- Heure, température moteur, jauge à essence
- Pas d'indicateur de rapport engagé ou de shift-light : scandaleux ! Je l'ai brûlée tout de suite
La position de conduite (je fais 1.71m pour 62kg) m'a bien plu : typée roadster un peu sur l'avant, les pieds sont bien placés et les genoux peuvent serrer puissamment le corps de la moto. Mes pieds touchent sol sans problème à l'arrêt, seule la manipulation de la latérale m'a un peu emmerdé : elle est placée très en arrière par rapport au pied gauche, il faut surement un peu d'habitude avant de la choper correctement. Les commandes d'embrayage sont douces et la boîte passe les rapports comme papa dans maman. Très peu fatigante, j'ai apprécié sa facilité au cours de l'essai. Petit défaut quand on sort d'un ZR7 : l'aide au passage du Point Neutre n'existe plus et j'ai un peu lutté pour le trouver. Rien de rédhibitoire. Le passager est bien acueilli avec une selle longue et deux poignées latérales qui me semblent efficaces.
Le bouilleur est amusant mais progressif, avec un nette tendance Permicide et Radaro-phobique, l'accastillage impeccable...je n'arrivais pas à lui trouver de défaut. Oh mais j'allais l'avoir, si si !
Enfin un défaut ! En roulant, j'entends un bruit de plastique qui flotte, comme le très connu bourdonnement sur le haut de bulle du ZR7S (à 3.000 tr/min). Je me dis : "Je te tiens, chienne ! Enfin un plastique mal assemblé qui nuit à ta réputation, victoire ! Vive moi ! J'ai trouvé un défaut de finition à une Honda !!"
Bah non. En fait c'était le saute-vent qui avait été installé à la va-vite sans rien pour absorber les vibration parasites. Zob. Même le pot Devil court était fixé intelligemment et sérieusement. Le son était rauque, agréable, sans pour autant envahir mes oreilles. Lorsque j'ai poussé la meule à 160km/h le son était agressif, rageur, mais raisonnable. La souplesse moteur est conservée malgré ce silencieux non-officiel.
Alors ? Sans faute pour cette Honda Hornet ? Pour une personne comme moi : oui. La moto est très saine, le moteur souple et explosif uniquement si on le souhaite, la position de conduite peu éprouvante, et les aspects pratiques ne sont pas inexistants. Je pense y retourner demain, avec peut-être un chèque à donner...elle était dans mes prix...mais rassurez-vous je l'aurai un jour ! A moins que ce ne soit-elle qui m'ait eu ? C'était surement là son plus gros défaut, saleté de séductrice japonaise !