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La dernière fois que je t'ai vu
Tu avais encore ce sourire aux lèvres
Lorsque nous nous sommes croisés
En ce beau printemps de Mai.
Ce jour là, il pleuvait sur Auray
Comme la météo l'annonçait
Dans nos bottes de marins
On nous aurait pris
Pour des gens d'ici.
Même tes yeux ressemblaient
A ce ciel de Bretagne
Sombre et lumineux à la fois
Le soleil derrière les nuages.
Et rien ne brillait plus à mes yeux
Que ton sourire étincelant
En retour je t'ai dit Bonjour timidement
De cette petite voix fluette
Que j'avais à 5 ans.
Je t'ai suivi tout simplement
Jusqu'à ce resto où l'on s'est assis
Quelques croissants, du café et du thé
Pour bavarder tranquillement.
Des grands romanciers aux petits peintres
De Shakespeare à la Traviata
Milles fois nous rigolâmes,
Milles fois nous nous émerveillâmes
Tour à tour entre querelle et complicité.
Ce matin là de Mai
Qui aurait cru que je tomberai amoureuse
Même moi je ne sais
Ce qui me pris à cet instant
Je me levais d'un coup
Apposant mes lèvres aux tiennes.
Comme ce baiser fut doux à donner
Et tendre à recevoir
Tu emprisonnas ma main dans la tienne
Refusant de la lâcher lorsque je voulus te quitter
Tes yeux me demandait la vie
Et ta peau ma chaleur.
Pauvre inconsciente que j'étais !
Il ne nous fallut que peu de temps
Pour trouver un hôtel
Monter en courant les étages
A moitié pris de fou rire.
Arrivé devant la porte
Ta main ouvrit fébrilement cette antre magique
Trop pressés de se connaître
Nous tombâmes sur le lit.
Notre peau nous brûlait de désir
Nos caresses se multipliaient
Nos lèvres se cherchaient sans cesse
Nos sens bouillonnaient.
Dernier instant de lucidité
Je courus fermer cette porte
Pour n'être qu'avec toi
En cet instant féerique.
Très vite nous n'eurent plus de contraintes
Nos corps en osmose l'un de l'autre
Une main caressant un sein
Une cambrure planquant nos corps l'un à l'autre.
Nous fîmes l'amour des heures durant
Sans penser à rien d'autre
Une parfaite harmonie d'esprit
Chacun de nous appris de l'autre.
Lorsque la nuit venue
Nous nous endormîmes dans les bras l'un de l'autre
Ce fut sur une autre planète
Oubliant toute contrainte.
Il est bien loin ce temps de folie
Lorsque nos corps s'entremêlaient
Tes lèvres sont toujours aussi douces
Et tes yeux aussi rieurs
Mais le temps t'a pourri de l'intérieur.
C'est en noir aujourd'hui
Que je te dis en revoir
Tes amis sont là pour me soutenir
Mais je suis fatiguée de ce combat.
Je ne pourrai plus vivre sans toi
Toi que la maladie a emporté
Moi atteinte du SIDA.
16/07/02