WWouahouuu... Extra Coachie... La Jordanie...! Ta mère a dû vraiment se régaler au Wadi Rum, c'est un paradis pour grimpeur amoureux de grands espaces...!
Bon, aujourd'hui je vous emmène moins loin que la Jordanie, mais on a des sites sympathiques aussi en France... La preuve...!
Comme certains d'entre vous le savent déjà, la semaine avant la concentre, nous avons eu la chance Fab et moi, de vivre quelques jours inoubliables dans les pierriers et les sentiers des Calanques...
Voici un post pour vous faire partager une infime partie de l'ambiance extraordinaire qui reigne en ce lieu...
Il est déjà bien tard lorsque nous garons la petite voiture de Fab sur le parking de Luminy...
Nous chargeons les sacs aussitôt et marchons sans plus attendre vers le bonheur...
La nuit est claire, le silence est agréable, et nous nous enfonçons dans la pinède d'un pas feutré afin de ne pas troubler la quiétude du sous-bois...
Je respire déjà. Les odeurs de provence me font chavirer, et mille souvenirs se bousculent en moi chaque fois que je marche vers ces Calanques.
Il fait nuit, il n'est pas encore temps de profiter du paysage grandiose qui se cache à quelques centaines de mètres, et pourtant je le sens déjà... Je sens la mer toute proche, on pourrait presque l'entendre...!
Quelques oiseaux nous accueillent de leur chant malgré l'obscurité, et notre marche nous mène aux portes d'un autre monde. Nos mains se lient de complicité, et nous absorbons sans un mot la simplicité invisible qui nous entoure...
Après une petite demi-heure de graviers crissant sous nos semelles, nous débouchons sur le plateau, nous y sommes... La porte des Calanques, la porte vers le rêve...!!
La mer scintille sous la lune, et le ciel clair laisse transpirer les formes inquiétantes du rocher glissant sur l'eau. Pas un nuage, pas un brouillard...
Encore un effort de marche jusqu'au belvédaire, et nous profitons d'un panorama insolite sur une grande partie du massif. Découvrir les Calanques la nuit est assez bouleversant, et même moi qui les connais assez bien, je reste chaque fois émerveillé par tant de beauté immobile, tant d'immensité silencieuse et paisible...
Sur notre bout de caillou, nous respirons à plein poumons la brise marine qui effleure nos visages...
Elle est douce, comme la caresse d'une main maternelle sur la joue d'un enfant, comme un pétale de rose posé sur une lèvre, c'est le baiser sensuel d'une nature accueillante...
Je me sens revivre, j'ai les larmes aux yeux d'une joie indescriptible qui envahit les moindres recoins de mon corps, je me sens chez moi, tout simplement...
Mais la contemplation n'est pas éternelle, et nous devons trouver un bivouac, nous reposer et être en forme demain pour marcher. Nous dormirons cette nuit, à l'abri d'un pin tordu fiché dans les cailloux, au sommet de la falaise du Crêt St Michel... Plafond d'étoiles, chambre spacieuse, des mains pour quelques caresses partagées... Qu'espérer de mieux...? Je m'endors dans les bras de Fab, plus heureux que jamais. Nul besoin de rêver ce soir, nous vivons dans un rêve, nous sommes le rêve...!
Au réveil, nous trainons un peu...
Juste ce qu'il faut pour profiter de notre liberté, pour sentir combien le temps qui passe nous est égal...
Le temps d'un petit déjeuner paresseux tandis que le soleil grimpe doucement dans l'azur...
Puis nous partons, bien décidés à parcourir ce manteau de steppe aride et desséché pour nourir nos yeux de la grandeur alentour...
La vue en contrebas du bivouac est pas mal...! Aiguille de Sugiton au premier plan, avec une vue d'ensemble sur la grande bleue... On distingue même le semblant de sentier que nous allons emprunter au milieu de la photo...
Nous attaquons fort, en s'engageant sur l'ancien accès à l'aiguille de Sugiton par le Belvédaire. Un premier test pour Fab dans un passage de désescalade assez vertigineux... Tout se passe bien malgré sa petite appréhension et nous continuons à nous faufiler entre les buissons épineux en direction de l'aiguille...
Nous arrivons enfin à l'aiguille où nous posons les sacs pour une pause rafraichissante sur une terrasse calcaire des plus agréable... Quelques clichés en vrac pris pendant la marche...!
Les Calanques ne me mentent jamais, elles sont chaque fois la promesse de moments forts, la certitude de me sentir bien et détendu. Les formes sont parfaites, les rochers attirants, les couleurs éclatantes...
Et le sourire sur le visage de Fab suffit à me rassurer sur ses impressions... Son regard en dit long sur le plaisir éprouvé. Je suis tellement heureux de lui faire découvrir cet endroit dont je suis amoureux... C'est un bonheur indescriptible et sans égal.
Ici, chaque heure de la journée apporte une lumière spéciale, chaque détour de sentier est l'occasion d'une surprise, chaque caillou gravi en dévoile un plus beau encore... Et c'est ainsi que nous poursuivons notre marche, qui devient monotone mais tellement enrichissante... Nos yeux se nourrissent de couleurs, tous nos sens sont portés vers la nature généreuse et puissante. Et nous marchons... Nous marchons, toujours en silence...
Pour une première journée, j'ai peut-être vu un peu gros. En effet, Fab ne le sait pas encore, mais j'ai prévu bivouaquer au sommet de la Candelle... La Candelle, à pieds, cela signifie qu'il faut emprunter le "couloir du Candellon", un passage de marche plutôt sportif qui passe dans un couloir étroit encombré d'éboulis et de gros blocs de calcaire échoué là pêle-mêle... En d'autres mots, c'est une bonne bavante d'1h30 pour environs 300 mètres de dénivelé seulement, mais qui durcit bien les mollets et fait marcher les poumons... En image, ça donne ça :
Le couloir en question longe le pied de la face rocheuse, dans l'ombre... Je l'emprunte très rarement, et seulement pour redescendre après avoir gravi l'une des merveilleuses voies d'escalade qui courent un peu partout sur ce grand pic.
Nous attaquons donc cet obstacle comme des gagnants, et adoptons un rythme plus modéré pour supporter l'effort.
Le couloir est très beau, très profond et assez impressionnant avec cette grande muraille qui nous toise de 150 mètres... En se retournant, on peut voir en face le cap Morgiou, plateau pelé qui s'avance sur la mer tel un navire échoué.
Ce cap Morgiou sera le lieu de notre dernier bivouac, un bout du monde comme on en fait plus...!
L'astre décline déjà dans le ciel, alors que nous nous approchons du sommet convoité. La montée se passe bien, à un rythme raisonnable... Je me répète souvent à mesure que mes pas se succèdent, qu'il vaut mieux mille fois descendre ce couloir que d'en atteindre le sommet...!! C'est assez éprouvant, mais nous avançons.
La fin réserve une surprise que je me suis bien gardé de dévoiler à ma Fabulette...!
Un passage vertigineux à flanc de rocher, où il faut s'aggriper à une chaîne tout en posant ses pieds dans les anfractuosités du rocher. Rien de très difficile, mais un vide accentué par les formes élancées de la falaise qui donne toute sa mesure à l'entreprise...!
Fab doute, elle peste un peu, hésite, puis prend son courage à bras le corps et se lance dans ces quelques pas délicats... BRAVO ma libellule...!! Tu viens de réussir un des morceaux de marche les plus costauds du massif...!!
Rien que ça...! (il y a bien d'autres passages plus terrifiants encore, je les réserve pour une prochaine fois)
Nous pouvons maintenant atteindre le plateau sans plus d'effort, et profiter pleinement d'une pause bien méritée...
Je sais, j'avais prévu de passer la nuit au sommet de la Candelle et nous n'y sommes pas encore, mais ce dernier test de bravoure était limite pour Fab, et il nous faudrait encore gravir une trentaine de mètres qui ressemblent davantage à de l'escalade qu'à de la marche...
Tant pis, elle n'est pas chaude pour se lancer là-dedans, nous resterons donc ici, sur cette dalle tiédie par la chaleur de la journée, avec vue imprenable sur les deux côtés du massif...!! Le paradis sur Terre...!!!
Un très bon endroit de bivouac, car nous avons la chance que le vent soit endormi... Calme plat, pas un souffle.
J'ai connu cet endroit en pleine tourmente et je peux vous dire que l'ambiance peut y changer du tout au tout... Un jour paradis, le vent, le froid et la pluie peuvent en faire un véritable enfer...
Je regrette simplement de n'avoir pu faire découvrir à mon aimée le sommet de la Candelle, car nous y aurions trouvé un coin absolument fantastique que j'affectionne particulièrement... Une petite plage d'herbe verte au sommet des voies, entourée de rocher, abritée du vent avec quelques pins rassurants. Un endroit où je traînais souvent il y a quelques années, un endroit de solitude et de tranquillité absolue...
Je garde donc ce secret, connu seulement par une poignée de grimpeurs très curieux...
Quelques regards jetés autour de nous, de chaque côté, où que nous posions nos yeux ce n'est que plaisir et beauté.
Et le soleil plonge lentement derrière l'abîme liquide... A mesure que la clarté s'estompe, nos deux corps se rapprochent pour se tenir chaud, nous sommes bien, nous buvons le calme comme un élixir de béatitude. Le silence est feutré, plus rien ne bouge, plus âme qui vive autre que nous deux, petits bouts de chairs perdus sur notre caillou immense... Que c'est bon, voluptueux, apaisant, presque irréel...
Dans les derniers flamboiements de lumière, nos yeux s'éteignent peu à peu, puisant dans l'ombre de la mer les images de nos rêves.
Seconde journée, second bonheur, nouvelle naissance du soleil, éternel renouvellement de la vie...
Nous nous éveillons paisiblement, et nous étirons comme deux matous profitant de leur vie nonchalante.
Le temps qui passe n'a plus de prise sur nous, à quoi bon s'occuper de l'heure...?
Nous avons tout notre temps pour vivre au rythme de la Terre, pour nous lever avec la lenteur exaspérante du soleil.
Le petit matin dans les Calanques est aussi agréable que le crépuscule...
Personne.
Il n'y a de bruit que le silence.
La mer d'huile n'est pas encore souillée par le tranchant des navires, l'air n'est pas encore pollué par les marches bruyantes des touristes, tout est somptueux, silencieux, respectueux...
J'aprécie ce moment de quiétude avant de mettre le réchaud en branle pour le petit déjeuner.
Nous partageons un thé brûlant avec quelques tartines, sans oublier les indispensables carreaux de chocolat. (enfin, indispensables surtout pour Fab)
Mais le soleil grimpe de plus en plus vite à la corde des cieux, et nous sentons déjà que la journée sera chaude...
Les couleurs explosent sur le rocher immaculé, et ce renvoi de lumière nous éblouit au sens propre.
Nous décidons alors le départ, après avoir fait place nette et chargé les sacs.
Il ne reste aucune trace de notre passage, nous pouvons partir tranquilles...
Nous avons pris grand soin de nous poser pour la nuit, sans blesser la nature, sans laisser nos traces d'hommes sagouins et maladroits... C'est toujours un plaisir pour moi de prendre soin de ce qui m'entoure, et souvent même, je ne peux m'empêcher de ramasser un ou deux bouts de mégot qu'un malotru aurait abandonné dans ce sanctuaire.
Même si j'ai osé le soir tombant, allumer un petit feu avec mille précautions (chut, c'est strictement interdit...), j'ai pris grand soin ce matin d'en disperser les traces, de recouvrir chaque cendre d'un morceau de pierre blanche.
Bien malin celui qui pourrait deviner qu'un bivouac a eu lieu ici cette nuit...
Satisfait du ménage, je peux alors laisser mes yeux trainer sur la mer, profitant du spectacle jeté sous nos pieds.
On peut voir ici une vue surplombante du cap Morgiou, où nous dormirons après demain...
Et au fond, comme flottant sur les vagues, la merveilleuse île de Riou qui éveille les rêves les plus fous d'apprenti Robinson... Un véritable attrappe-songes devant lequel je me suis déjà extasié tant de fois...
Nos jambes sont maintenant réveillées, et nous avançons vers les falaises du Devenson... Le chemin est paisible comparé à la veille, et c'est une partie de rigolade que de rejoindre les crêtes un peu plus loin...
Les Calanques au printemps sont un émerveillement...
Malgré l'extrême aridité et la sécheresse du sol, une myriade de fleurs multicolores embellissent les chemins. C'est tout le massif qui se pare de ses plus beaux bijoux, et la marche n'en est que plus délectable...
Nous faisons quelques pauses, histoire de se pencher sur quelques fleurs écloses. Toutes plus délicates et fragiles les unes que les autres, toutes plus éclatantes et uniques dans leur robe de couleur...
Je suis chaque fois ébahi par l'adaptation de ces êtres fragiles dans un milieu tellement hostile. Les pétales les plus frêles parviennent à s'insinuer entre les cailloux, et les racines tiennent par je ne sais quel miracle au plus profond de la roche... Mais comment font-elles...? Où se nourrissent-elles...? C'est un mystère magnifique, incompréhensible.
Ce n'est pas la végétation luxuriante et grasse de nos forêts Normandes ou les vallons humides de l'Auvergne boisée, mais la flore est partout, avec une incroyable diversité... C'est de toute beauté...!!
Jetez donc votre sac au pied de ce pin maritime... Il vous attend depuis cent ans, et même bien plus. Il n'attend que vous pour offrir son ombre salvatrice et rafraîchissante. Solidement ancré dans les profondeurs du calcaire, il est beau, noueux, torturé, battu par les milles attaques du mistral et mordu par la bise de l'hiver... Mais il se dresse fièrement, étalant avec grâce ses bras interminables au dessus de la mer.
Ce genre d'images me rend fou... Fou de joie...
Demandez à Fab, je suis capable d'en pleurer tellement j'éprouve d'émotions à noyer mes yeux dans cette nature surprenante. Je ne me lasserais jamais de ce qui nous entoure et qui est si beau, si incroyable...
Et nous avançons, marchant toujours dans un silence complice...
Avant d'aborder les crêtes du Devenson, nous passons devant l'un des plus impressionnants volumes de roche du massif. Ce bout de rocher a fait frémir des générations de grimpeurs du monde entier, et aujourd'hui encore, "la Concave" garde une réputation très sérieuse pour quiconque voudrait en faire l'ascension...
C'est tout simplement le plus gros surplomb de la région. Pas moins de 130 mètres de haut pour un dévers de plus de 60 mètres... Imaginez un peu...!!
Nous avons de la chance aujourd'hui, il y a même une cordée dans la face. Si si, cherchez les grimpeurs, ils sont tous petits mais ils sont bien là...! J'ai les mains qui suent à l'idée d'être à leur place, l'envie de grimper me démange sérieusement...
Bon OK, ils ne sont pas dans la voie la plus délicate, mais c'est une entreprise sérieuse à ne pas prendre à la légère.
Beaucoup de grimpeurs se sont fait piéger par la nuit sur cette falaise et ont eu droit à un retour par hélicoptère...
Par ailleurs, j'avoue ne m'être jamais frotté à ce caillou... Trop difficile techniquement, couleurs et formes du rocher très impressionnantes, il faut avoir un entraînement intensif pour espérer sortir de ce piège géant sans prendre de risques...
Finalement, notre marche nous pose au sommet des crêtes du Devenson, d'où nous avons une vue imprenable sur le cirque de falaises en contrebas... Ici, c'est mon fief...! Un de mes secteurs favoris...
Le cirque du Devenson : sauvage, peu fréquenté, peuplé de voies aussi vieilles que l'histoire de l'escalade dans les Calanques... Un mythe, une grandeur unique et une ambiance à tomber par terre... Un isolement certain aussi, et c'est sans doute pour cette raison que j'affectionne particulièrement cet endroit...
On y trouve les voies les plus magnifiques, les plus pourries, habillées de vieux pitons rouillés par le sel de mer, des vieilles cordelettes rongées par l'humidité, des vestiges de bivouac d'il y a fort longtemps...
Le rocher y est tantôt parfait, tantôt terrifiant... Toujours envoûtant...
L'accès est difficile, la retraite souvent délicate...
Bref, le Devenson, c'est mon bonheur de la grimpe. J'y ai vécu parmi mes plus belles émotions de grimpeur...
Vu du haut bien-sûr, c'est beaucoup moins impressionnant, mais ça donne quand même une idée :
Du haut de ces falaises, plus de 200 mètres nous séparent de la grande bleue, et l'impression de vide est saisissante, presque étourdissante... J'aime... J'aime y regarder les gabians qui se jouent de l'espace et plongent dans le vide, portés par leurs larges ailes blanches...
Je ne me lasserais jamais de ce spectacle de formes et de couleurs.
C'est un paradis pour grimpeur en mal de solitude... C'est mon paradis...!
L'envie de poser mes doigts sur le rocher est de plus en plus pressante, le désir de m'évader, d'enfiler mes chaussons et de me laisser happer par cet océan de calcaire me taraude... Je suis à deux doigts de craquer, d'abandonner Fab en haut des falaises pour me fondre en dessous et disparaître dans un rêve...!
Mais non, je reviens brusquement à la réalité, je sens sa main tiède sur la mienne, ses yeux sont perdus vers la mer, vers on ne sait où... Puis nous nous regardons, échangeons un sourire, et ma fureur du moment s'évanouit dans son regard profond... Je ne te quitte pas ma Fabulette, même pour un plaisir égoïste de grimpeur en manque...
Il est temps de prendre le chemin du retour... Déjà... Nous sommes à peine arrivés, et il nous faut déjà s'arracher à ce morceau d'espoir et de beauté. La marche jusqu'au prochain bivouac promet d'être assez longue, et on ne doit pas trainer si on veut s'installer avant la nuit.
Nous faisons donc machine arrière et retournons sur nos pas pour rejoindre la grotte de l'Ours où nous dormirons pour notre troisième nuit...
Nous devons donc repasser par la Candelle et prendre un chemin plus facile que le couloir (Fab le surnomme maintenant le "couloir de la mort") pour trouver une chambre...
Au passage, j'en profite pour observer quelques grimpeurs sur la célèbre "Arête de Marseille", qui suit le fil de la Candelle. Voie historique facile, grande ambiance par mistral, vertige et très belle photo je trouve... (surtout la seconde...)
Je passe rapidement sur notre troisième bivouac, l'endroit reste secret, on va quand même pas tout vous révéler hein...!!
Je peux juste dire que la dalle de rocher est accueillante, que les martinets nous ont tenu compagnie au coucher du soleil en nourrissant leurs petits, et que les chauves souris ont pris le relai en fin de soirée...
A l'abri du rocher, discrètement cachés, nous avons là encore passé une excellente nuit, plus qu'agréable...
Juste une petite photo de l'endroit en question :
Le lendemain, nos pieds nous portent vers le cap Morgiou...
Nous ne manquerons pas un arrêt obligatoire au petit port de pêche du même nom pour faire le ravitaillement d'eau, car nos réserves sont à sec... Et sans eau dans les Calanques, c'est mal barré...!!
La descente vers Morgiou, pentue mais assez rapide, suivie d'un petit pierrier agréable à "surfer"...
Enfin, après quelques heures de marche et plusieurs pauses pour trouver l'ombre qui est très rare sur le plateau, nous arrivons au bout du cap Morgiou... Encore un endroit magique, très aride, battu par les vents et plutôt isolé...
Il existe à cet endroit, à 60 mètres au dessous des flots, une grotte préhistorique appelée grotte Cosquer (du nom de son découvreur aventurier) très célèbre... Autrement dit, à l'époque de nos ancêtres troglodytes, le niveau de la mer se trouvait plus de 80 mètres en deçà du niveau actuel...
Imaginez donc les possibilités d'escalade de l'époque...!!!!!!
Une fois de plus, ce ne sont que beautés écrasantes, bleu profond de la Méditerranée, rocher exaltant et râpeux, pins tordus enracinés dans le caillou, petits tapis de fleurs, goélands qui planent en silence....
Vous voulez la trombine de Fab...? La voici...!
Mais si on la voit... Ho, faites pas vos difficiles hein...!
Bon allez, une deuxième pour vous faire plaisir...
Nous avons dormi à cet endroit... Bien tranquille, comme vous voyez, la mer à deux pas, personne pour nous importuner, bref, que du bonheur là encore...
Je vous met une série de photos sans commentaires, car les mots ne suffisent plus, et rien ne sert de causer devant le chef d'oeuvre de la nature...
Je termine ce séjour de bonheur avec une petite série sur le dernier soir avant la tombée de la nuit...
Aucun moment ne ressemble à un autre, c'est la magie de mère nature... Son pouvoir est sans limites, la surprise est toujours là, chaque jour, chaque heure, chaque minute... C'est un éternel régal pour les yeux et le coeur...
Profitez-en...
Voilà les aminches... En quelques images, vous aurez pu partager un peu de notre joie à Fab et moi, d'avoir eu cette chance de passer quelques jours dans les Calanques...
J'espère que ce petit reportage photo vous donnera envie d'ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure...
J'espère que vous avez pris plaisir et que vous vous êtes évadé un peu de la réalité...
Pour nous, cette escapade a été un grand bol d'oxygène, une bouffée vivifiante et une impression de bout du monde certaine. Comme à chaque fois que je rend visite aux Calanques, elles ont su m'accueillir avec tout ce qu'elles ont de meilleur à offrir, et je pense que Fab a aussi été touchée par tant de simplicité et de grandeur mélangées...
Je la remercie du fond du coeur d'avoir partagé cet instant de voyage à portée de nos doigts...
J'ai pris énormément de plaisir, même si j'ai peu grimpé, car je n'y allais pas pour cela...
(J'ai quand-même enfilé les chaussons pour une traversée solo mémorable sur les lames de rasoir de la Triperie au cap Morgiou... Une dentelle de rocher où il vaut mieux ne pas tomber, sous peine de finir découpé en lambeaux...)
J'y suis allé pour te faire partager mon jardin secret ma Fabulette, pour me faire voir dans l'élément le plus naturel qui puisse être pour moi, et j'espère que tu as vu que j'y étais le plus heureux...
Voilà l'endroit de mes rêves, l'endroit où je voyage tant de fois dans les songes de la nuit, l'endroit où je me sens si bien... Comme un semblant d'idéal...