Déterrage des familles sur ce sujet parce que je suis allé faire une petite heure de Spyder hier.
Pour résumer la situation, un pote et son frère (Tom, un ami qui roule en Hornet6) avaient utilisé un chèque cadeau "sport" qui allait expirer pour réserver une heure de Spyder CanAm près d'Aix-en-Provence. Le pote en question s'est foulé la cheville dimanche. Et comme il fallait à tout prix utiliser cette réservation parce qu'elle allait expirer, je me suis dévoué pour le remplacer.
Vu que je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, je suis allé regarder 2 petites vidéos dimanche soir, pour me faire une idée de la chose.
Et la deuxième en anglais, qui parle des dispositifs de sécurité:
Nous sommes donc arrivés chez le propriétaire du Spyder lundi matin à 10H. Format de l'essai: 1H chacun, à tour de rôle. D'abord 5 minutes en tant que SdS derrière le propriétaire qui nous montre un peu les réactions de l'engin. Puis le reste du temps en pilote, avec le propriétaire en SdS.
Démarrage de la bêteGrosse déception parce qu'elle fait (au ralenti) un bruit de 125cc.
Ma réaction sur le moment
"Ah ouais, ils l'ont quand même bien dégonflé le moteur de la RSV1000."
Mais bon, je me rappelle ensuite qu'il s'agit d'un engin de conception Canadienne et qu'ils ont peut-être une législation plus sévère au niveau des échappements.
En tant que remplaçant, je laisse Tom partir d'abord. De notre BAR, je suis l'engin quelques centaines de mètres, le temps de rejoindre un parking pour l'attendre. De derrière, on a l'impression de suivre un Quad qui a quelque chose de bizarre à l'arrière. Mais sinon, même largeur et presque même réaction sur les dos d'âne. Puis je laisse le Spyder partir et attend patiemment mon tour.
Au retour, Tom me donne quelques unes de ses impressions le temps que je mette mon équipement.
ça avance bien mais c'est bizarre sur les bosses et autres irrégularités de la route parce qu'on a l'impression que le chassis vrille (à cause des 3 suspensions indépendantes). Commentaire du propriétaire: "il conduit bien; mieux que la plupart des personnes qui viennent d'habitude."
Vient mon tour. Je monte en SdS et m'agrippe comme je peux, étant donné que je n'avais pas été à cette place depuis 17 ans (quand j'étais trop jeune pour conduire ma propre mobylette et que je faisais le SdS sur des 50cc sans vitesses) et que j'ai peur de partir en arrière. Et bah j'ai bien fait: sûrement rassuré par la conduite de mon pote, le propriétaire a décidé de partir sur les chapeaux de roues avec moi
le virage en bout de parking s'est fait (d'après Tom) sur 2 roues.
Toujours est-il que j'ai vite compris que j'avais sous-estimé le moteur. En fait, il commence à se faire entendre à 4000tpm et monte vite dans les tours si on le sollicite.
Les impressionsLe parcours que j'ai fait m'a permis de tester un peu tout: voie rapide, routes sinueuses, chaussée dégradée, circulation dans des rues relativement petites... J'ai donc pu me faire une bonne idée de ce que vaut la bête.
Niveau confort à l'arrêt, j'ai été un peu déstabilisé de ne pas avoir à poser le pied par terre, mais on s'y fait rapidement. De plus, avec un SdS plus lourd que moi dans le dos je ne sais pas si j'aurais pu tenir les 300Kg de la bête + le poids du propriétaire sur ma petite jambe.
En conduite, les dimensions de l'engin lui donnent vraiment l'air d'une moto neige et sa conduite ressemble donc énormément à ce que j'attends de cet engin du froid: ça fait un bon dragster mais au moindre virage il faut déhancher comme un malade pour rester collé au plancher (et accessoirement ne pas se faire éjecter
).
La largeur de la chose impressionne un peu au début. Mais étant donné qu'on l'a sous les yeux en permanence, elle ne devient génante qu'en cas de chicane ou de marche arrière.
En ce qui concerne la stabilité, je pensais avoir un peu de mal à garder l'engin sur 3 roues en virage. Mais les minutes en SdS m'ont permis de comprendre que les dispositifs de sécurité de la machine m'empêcheraient de faire n'importe quoi: au deuxième rond point le propriétaire à essayé de ressortir trop fort et l'injection s'est coupé une demi seconde, le temps qu'on soit à nouveau en ligne droite. Du coup j'ai moi aussi testé l'adhérence dans un virage légèrement en dévers et avec un goudron irrégulier et j'ai senti que l'engin se déportait gentillement, comme une vulgaire BAR poussée un peu trop fort dans un virage.
Par contre, le frein au pied droit uniquement est, d'après moi, une grave abhération de conception. Quand on passe son temps à se balancer de gauche à droite pour contrecarrer la force centrifuge, il est bien difficile de ne pas se caler avec les orteils sur les cale-pieds. Et dans cette position, on renonce obligatoirement à toucher les freins. Donc j'ai du mal à comprendre ce qui fait que Can-Am à retiré la commande de frein à la main droite pour la mettre au pied droit, mais si c'était moi je ferais l'inverse.
ConclusionUn engin marrant à conduire pour tester de nouvelles sensations, à essayer comme on essaye des quads ou des motos-neige pendant les vacances. Mais au final, le côté hybride entre moto et BAR semble plus pénalisant qu'autre chose pour une utilisation quotidienne. On ne peut pas se faufiler, on a peu (du moins pas autant qu'en moto) de plaisir à prendre des virages et on a le même manque de protection que sur nos belles. Mais en plus il faut surveiller la largeur du véhicule en permanence et on a la même lourdeur dans les bras qu'avec une BAR, d'autant plus que le poid du Spyder l'empêche fortement de prendre beaucoup de vitesse sans qu'on s'en rende compte.