Raoul, je t'avoue que je n'ai pas regardé, mais en tant que professionnel du secteur, je baigne dedans chaque jour !
Biensûr, je me limiterai à la pomme, ma production..
- santé : le bio utilise en effet certain traitements mais combien de produits utilisés et quelle quantité entre bio et agri industrielle ?
La différence entre le bio est le conventionnel est la provenance des molécules: En bio sont interdits les produits issus de la pétrochimie, mais utilisés les produits "naturels" ! Or, des piqûres de frelon, une amanite phalloïde pour ne citer qu'elles, peuvent être mortelles, non ?
Ensuite, nous disposons en "conventionnel" d'une multitude de produits aux cibles très diverses, en bio, il n'existe que très peu de produit à spectre large et à l'efficacité très moyenne. Résultat, où nos concentrations de produits sont infimes, où nos consommation de fuel pour l'appliquer sont moindres, en bio, les passages répétés et gourmands en énergie saturent le sol et l'atmosphère ! Un exemple néo zélandais, des moutons ont été installés dans un champ, autrefois de pommiers, en 3 jours tous sont morts

excès de soufre dans le sol !
Environnement: une banane bio qui vient des Antilles ou d'Afrique et énergievore, comment fait-on pour en produire chez nous ? Ou alors, tu rayes cet aliment de ta nutrition ! De même que précédemment, le bilan CO des exploitations bio est moins reluisant qu'une ferme en convetionnel !
Social: Grand débat, comme le commerce équitable, fruit de la GD ! En effet, est-il plus équitable de faire vivre les paysans de l'autre bout du monde alors que vos voisins sont dans le pétrin ? Toujours la recherche du prix ! la part du budget bouffe des ménages a grandement diminué !!
Les amap sont un très bons plans pour les paysans proches de grandes villes, moyen très très lucratif pour un travail et investissement moindres ! Ensuite, on ne peut pas produire des pommes partout en France, ni des fraises, ni des oranges, ni des abricots, etc... On réduit d'autant l'éventail de nos apports ?
La pomme c'est ma vie, toute mon énergie, tout mon capital, tout mon travail y passe ! Plusieurs familles vivent grâce à mon exploitation, et je nourris de fruits délicieux une foule de gens innombrables ! Les coûts de production sont très élevés,l'équilibre est fragile, la faillite guette chacun de nous entraînant biensûr la vie de centaines de milliers d'emplois ! Je trouve excessif le procès qui nous est fait pour cette raison, voire dangereux pour la filière !!
Nous pratiquons l'agriculture durable dans le sens où elle est ultra-raisonnée, où nos sols sont soignées, où les coûts sont maîtrisés, les apports en eau, en fumure et tout autre intrant mesurés ! Moi j'aimerais produire moins cher, moins qualitatif. Mais achèteriez vous des fruits à la comestique inégale hors de prix ? Je ne crois pas !
Pour te rassurer, nous poussons notre réflexion sur le bio et tentons de le développer au sein de notre groupe. Mais l'erreur est impossible tant les investissements sont forts ! De plus cela impose de créer des variétés répondant à des critères définis: productivité, cosmétique, goût, conservation, ce afin de pouvoir offrir un produit "respectueux de l'environnement" (selon le matraquage écolo) à un coût moindre pour le consommateur, rentable pour le producteur !
Or le développement d'une pomme prend du temps, le renouvellement du verger aussi !
D'ici 4, 5 ou 6 ans tu en trouveras un pau dans les rayons de la GD, car nous pourrons assurer un suivi d'approvisionnement, mais il faudra au moins 30 ou 40 ans pour la profession soit complètement en bio !!
C'est un désir pour nous, un relais de croissance aussi, mais ne détruisons pas le conventionnel si vite pour autant ! Tu peux d'ailleurs faire le parallèle avec le nucléaire, actuellement: combien de temps, à quel prix, à quel coût, s'en passer ?
Nous pratiquons l'