Bon, ça fait un bail que personne n'a posté ici...........mais tant pis, ça mérite son petit grain de sel!
Comme tout le monde plus haut, je dirais qu'un motard heureux le reste tant qu'il est vivant. Si ça se trouve, les gars qui t'ont doublé sont déjà entre 4 planches..........
L'important est de rester à son rythme et d'apprendre doucement. Chacun son plaisir, chacun son niveau, chacun sa façon de voir la conduite.........
Consoles-toi, tu as peut-être pris davantage ton pied à 60 à l'heure que le Zig qui t'as doublé à trois fois ta vitesse...! Les mecs blazés par 20 ans de piste derrière eux ont beaucoup de mal à se faire plaisir sur la route car ils n'ont plus la même notion de la conduite.... C'est souvent ce qui les rend dangeureux d'ailleurs, même s'ils maîtrisent leur sujet.
La première fois de ta vie où tu réussis une action, tu jubiles, tu es fier de toi et ton bien-être intérieur se renforce........Mais est-ce le même plaisir la seconde fois??? Ton seul plaisir après sera de montrer ton savoir-faire aux autres.......
La première fois où tu as pris une courbe à la perfection, tu t'en rappelleras toute ta vie...... La seconde, tu t'en rappelleras déjà moins.....et la troisième encore moins!!!
Alors, progresser le plus doucement possible est le meilleur moyen de se faire plaisir le plus longtemps possible
.......
Si tu grilles toutes les étapes et que tu deviens du jour au lendemain le champion du monde de pilotage, quel intérêt tu auras à continuer la moto? Aucun, tu seras blazé par toutes les situations.....Fais durer le plaisir
Comme je l'ai déjà dis dans un autre post, notre plus grand plaisir ne vient pas de la vitesse ou de la puissance des machines, mais bien de notre satisfaction à apprendre, de faire mieux que la veille et moins bien que le lendemain. Peut importe que tu sois à 200 ou à 60, que tu penches à 40° ou à 58°, que tu frottes le genou ou pas..........L'important est de construire sa confiance, d'être sûr de rentrer vivant chez toi le soir avec le sentiment de ne pas avoir pris les risques qui ne correspondent pas à ton niveau....
Cette idée reprend largement l'avantage que l'on a à tirer de notre passion :
apprendre à se connaître...... Se connaître soi-même est une des grandes forces de l'être humain, et peu d'entre nous ont cette capacité ou ce désir... Bien dommage, car comment s'ouvrir aux autres sans se connaître un minimum?
La plupart des humains, pour juger de leurs capacités ou de leur savoir-faire, ne font que se comparer à d'autres humains..........! Quelle erreur! C'est comme ça que des motards se vautrent en voulant suivre les copains ou en voulant imiter certaines images idéalisées dans leur esprit de perfection..... La perfection est le progrès de soi-même, pas le progrès de soi contre son idéal. L'idéal doit rester inaccessible, car celui qui veut à tout prix le rejoindre prend beaucoup de risques, aveuglé par son propre progrès au détriment de sa sécurité, car il manque de patience................!
La patience est mère de sûreté... Je suis grimpeur, et pendant des années, je me suis fait un "demi-plaisir" car je n'avais pas compris que le bonheur n'est pas de ressembler au meilleur. Je ne pensais pas avoir le droit de me faire plaisir sans être au niveau des plus balaizes..... Ah, quelle blague! J'ai grandi, et j'ai appris à
me connaître, à prendre plaisir de mes modestes progressions sans regarder les autres. Et quel pied!!!
Si chaque motard un peu fêlé prenait conscience du vrai plaisir à se connaître, il y aurait beaucoup de bons pilotes et tellement moins de morts sur la route.........
L'homme sage ne le devient qu'à la fin de sa vie....Le motard sage ne le devient qu'à la fin de sa vie.... S'il a pris le temps de s'écouter lui-même.
Notre problème pour la plupart, c'est notre gourmandise de plaisir.... On est trop pressé, trop impatient d'avoir toujours plus, alors que tout vient à point pour qui sait attendre.......
Remontez quelques années en arrière..................Essayez de vous souvenir de vos premiers tours de roue en vélo et sans les roulettes! En y repensant bien, et même si à cet âge, on a moins la notion du plaisir, je suis persuadé que tous les motards de la terre ont pris un pied fabuleux en réalisant qu'ils pouvaient faire du vélo tout seul........ Un bond fulgurant, une progression incroyable en l'espace d'un instant et la certitude d'avoir acquis cet équilibre pour la vie entière...!!!!!!!!
Est-ce un bond fulgurant de toucher un genou dans un virage alors que pendant des années, ce même genou est resté à 2cm du bitume???
Finalement, notre plus grand progrès de pilotage restera toute notre vie, le moment où papa a enlevé les roulettes sur notre "moto".............
Tout ça pour dire à CPG qu'il est sur la bonne voie (peut-être, après tout, j'ai sans doute tort moi-même)....
Si tu es toujours sur deux roues à 60 ou 70 ans, tu continueras d'apprendre à conduire, et le plaisir sera encore décuplé de te voir sans cesse progresser..... Si tu manques de patience ou que tu ne prends pas le temps de cerner tes capacités, ce n'est plus qu'en fauteuil roulant que tu pourras progresser, voire pire.
La vie est l'action et la construction au moment présent, la vie n'est pas le souvenir de la moto en se traînant en fauteuil... Il faut savoir rester umble, modeste vis à vis des autres, être patient pour acquérir la sagesse, et apprendre à se connaître pour être, rester et finir motard.
Oulaaaaàààà, c'est un peu barré philo mon post........
Bon, de toute façon, pas grâve, il n'y aura pas grand monde pour le lire, c'est trop long pour les impatients que vous êtes
.... Tant pis, je m'suis fait plaisir quand même............. A bon entendeur, salut.........