Bonjour à tous,
L'épreuve de philosophie du baccalauréat est en approche. Si certains la redoutent, d'autres s'en amusent et aiment à disserter leurs plus profonds état d'âme.
Bachelier depuis 16 ans désormais, je me lance aujourd'hui dans une dissertation à deux roues, respectant toutefois la règle rébarbative du plan dialectique : « Thèse, antithèse, synthèse »
Sujet du jour : La raison vient-elle uniquement de l'expérience ?
Je pourrais me lancer dans des réflexions sur le monde ou sur l'existence humaine, mais mon esprit affiche trop rapidement ses limites.
Tout bon philosophe vous le dira ; il s'agit de reformuler avec ses propres mots la question qui vous est posée. Ah, voilà une idée qui simplifie mon analyse !
Mon sujet devient alors : « L'âge du motard et les bourrins de sa moto sont-ils relatifs ? ». En d'autres termes, est-il indispensable d'avoir des motos de plus en plus puissantes ..... Le débat est ouvert !
Thèse :
J'ai roulé en moto dites « hypersport » durant quelques années.
Les puissances de ces bécanes étaient bien au dessus de la loi française (version full !), frisant même les 200cv pour le 1400 ZZR.
Je vais être honnête et affirmer que j'ai vraiment aimé chevaucher ces monstres de puissance, en passant par le 1000 GSXR ou l'Aprilia 1000 RSV ...
Quoi de plus moralisant que de déposer ses potes sur les routes sinueuses d'Ardèche ... que d'user son pantalon aux genoux ... que de frimer à la terrasse des bistrots ...
Quelles belles machines ! Racées, puissantes, seulement pourvues du minimum, agiles, ..... Que de superlatifs qui font de ces motos des engins exceptionnels.
Et que dire d'une utilisation sur piste ; elles restent imbattables et terriblement efficaces. Que du bonheur !
Antithèse :
Limitation de vitesse, restriction de puissance, routes abimées, circulation intense, ..... Ces termes sont bien connus, et restent les principaux sujets de conversation des motards. S'il est aujourd'hui impossible d'exploiter les possibilités de nos chères et tendres « hypersport » sur la route, il en devient de plus en plus désagréable de les chevaucher pour une utilisation quotidienne.
« Merde, je suis déjà à 130 km/h, et je ne suis qu'en seconde ... ! », « C'est quoi cette route défoncée ? », « Faire 500 km, t'es fout ou quoi ? J'ai une sportive, pas un Goldwing ... ! », « Bah non, je n'ai pas les moyens de l'assurer tous-risque ..... », ...
Utilisez-vous toutes votre puissance sur la route ? Je connais la réponse ...
Rendons-nous à l'évidence : confort sacrifié, suspensions rigides, utilisation radicale, consommables très chers, ..... Le plaisir a tout de même un prix !
Synthèse :
J'aime rouler en « hypersport », mais ça me gonfle !
Cette phrase est tout de même bien contradictoire. Mais comment faire ? Pour ma part, j'ai trouvé la solution à ce dilemme.
1. J'ai acheté un Yamaha R1, préparé piste, pour une utilisation sur circuit uniquement. Plus de 150 cv destinés à une utilisation sécurisée, avec un sentiment d'exploitation complète du moteur, et des vitesses de malades ... enfin une utilisation digne de cette moto.
Et quid de l'assurance : je n'en ai pas, car le véhicule n'est pas homologué pour la route. Ca fait des économies !
2. J'ai une 2ème moto : un KTM 690 SM. Un monocylindre autrichien, d'une agilité exceptionnelle, d'un couple bluffant, et qui ne coûte rien en assurance.
Croyez-le ou pas, mais aucune grosse cylindrée ne me suit sur les routes de montagne ou les routes bosselées. Ni même mon collègue, avec son R6, qui a fait 5 ans de PromoSport ....
Comment ridiculiser la plus puissante des motos avec seulement 65cv .... A qui veut défier le « Katoche » ! Elle est d'une efficacité incroyable.
Faire toute une dissertation pour simplement vous dire que j'ai changé de moto ... Il faut vraiment avoir l'esprit tordu.
Mais je reste un motard heureux par son choix, et c'est bien là l'essentiel.
Bien entendu, je respecte le choix de chacun, et ne veux pas me fâcher avec mes amis qui roulent en sportive. Je reste tout de même envieux de leurs belles mécaniques, mais ne regrette rien ....
A bon entendeur !