[Loisir] Le topic "NATURE" de Piéro...

Démarré par pierô, 10 Janvier 2008 à 21:04:12

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0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

raoul

Citation de: piero le 07 Février 2008 à 21:29:43
J'aime pas trop quand tout est bien rangé, comme la nature quoi...!  :-\ :-[

c'est pour ça que je me suis toujours bien debrouillé en bio pour le dessin  :sifflet:

:dehors:

Comandante de ZR-7.ORG Canal Historique

shrek

très mignonne cette petite histoire de muscardin, faut que je la garde pour ma fille
merci piero
comtois! rend toi! 
que neni ma foi!
tant que la cancoillotte coulera, de l'arbois tu boiras, et toujours droit tu fileras!

pierô

La suite, la suite....!  Bon d'accord....  :biggrin:

Vous m'excuserez si ce conte se transforme légèrement en documentaire sur la vie du Muscardin, mais le but du topic étant d'apprendre des trucs sur la nature, je ne peux pas non plus passer mon temps à raconter des histoires...



La bête au bois dormant...



   Ah quelle misère pour la maman du petit souriceau... Depuis le départ de la fée Congère et sa collègue aux ongles noirs, elle tourne en rond dans sa maisonnette, pleurant contre ce coup du mauvais sort... Elle a fait venir d'autres fées, qui se sont bousculées autour du petit berceau de foin et ont tout fait pour mettre à mal les maléfices des deux scélérates...
Hélas, c'est la règle : ce qu'une fée a donné, personne ne peut le retirer, bon ou mauvais...!

Alors, pour consoler la pauvre bête, elles l'ont couverte de cadeaux magiques...
Savez vous par exemple comment le rat d'or s'y prend pour échapper à ses ennemis...? Il se transforme en morceau de bois, ou mieux, il réussit à se couper en deux...!
Et savez vous le point commun entre le Muscardin et certains petits oiseaux...? Non?
Ah... Vous voulez tout savoir... En insistant un peu, vous pourrez même savoir si le malheureux a quelque chance d'échapper à la malédiction de la fée Congère...
Mourra-t'il, l'hiver prochain, dans son petit cercueil de mousse...?

Je suis sûr que vous brûlez d'envie de rencontrer le rat d'or en chair et en os... Au moins pour vérifier que cet animal un peu suspect existe bel et bien... Pour le trouver, rien de plus simple...
Intéressez vous de près aux endroits innondés de soleil où poussent des buissons ou des jeunes arbres. Les clairières, les lisières, les haies touffues envahies de ronces...
Si notre ami raffole tant des endroits ensoleillés, ce n'est sûrement pas pour les possibilités de bronzage qu'ils offrent : l'animal est déjà tout doré de naissance.
D'ailleurs, et suivant le mauvais sort de cette imbécile de fée diabolique, il préfère s'enfermer, les rideaux bien tirés, au fond d'un petit nid, bien à l'ombre sous le feuillage... Il y passe sa journée entière à dormir, dans le noir...!
Pourquoi alors se casser la tête à chercher le ciel bleu...?
Tout simplement parce que, dans les endroits illuminés, poussent toutes sortes de plantes très intéressantes pour lui.
Les fameuses "plantes de lumière", toutes très utiles à notre ami : les lianes, Chevrefeuille, Clématites et autres Herbe aux femmes battues, qui escaladent en spirale les troncs et les branches... Quoi de plus pratique pour y fixer son nid? Sans oublier deux mauvaises graines qui semblent avoir poussé là exprès pour assurer la protection et le ravitaillement du rat d'or... J'ai nommé la Ronce et le Framboisier...!




D'ailleurs, partons sur les traces de notre ami. Gagnez la clairière la plus proche et inspectez le premier massif de ronces venu. Si un Muscardin habite dans les parages, vous découvrirez bien vite les restes dégoûtants d'un de ses pique-niques de la nuit dernière : des pelures de mûres abandonnées sur les feuilles et des graines qu'il a laissé tomber un peu partout... Ce boulot de sagouin est l'indice indiscutable qu'un nid se trouve à proximité, et que notre héros y digère à poings fermés...

Seulement voilà : comment pénétrer ce barrage de ronces...? Une jungle d'aiguillons montés sur d'effroyables tiges bandées comme des ressorts, qui se croisent et s'entrecroisent sous votre nez... Le chateau de la bête au bois dormant est fort bien protégé...
Mais pour satisfaire votre curiosité, armé d'un courage sans faille, vous vous mettez au travail, et commencez à vous frayer un chemin, faisant fi des mille dents acérées qui se plantent dans votre peau dès que vous avez le malheur de pousser la moindre tige... Enfin, après de longues heures de lutte et quelques blessures, vous distinguez quelque part dans la pénombre une petite boule de foin, ronde comme une planète, à peine plus grosse qu'un poing d'enfant, solidement amarée aux sarments de ronce... C'est lui...! C'est le nid du rat d'or! Ne vous donnez pas le mal d'aller plus loin : il est vide... L'oiseau s'est déjà envolé...!

Dans cette petite cabane installée au milieu des branches, le Muscardin ne dort en effet jamais que d'un oeil.
Déjà tout à l'heure, un bruit bizarre l'avait réveillé en sursaut... Il a aussitôt passé sa tête hors du nid, écartant avec ses fines mains les lanières d'herbe qui bouchent l'entrée. Ses oreilles en alerte, pivotant dans toutes les directions, il s'est mis à l'affût du moindre crissement suspect....
Mais non... Rien que le chant monotone des Pouillots... La ritournelle mélancolique des fauvettes... Le bruissement monocorde des insectes... Aurait-il eu la berlue...? Justement, il était en train de faire un cauchemar particulièrement atroce dans lequel la fée Charbonne jouait le rôle principal... Et s'il avait tout simplement rêvé?
Rentrant dans le nid, perplexe, il s'apprête à reprendre le cours de son roupillon quand subitement, la première ronce sur laquelle vous venez de tirer, accroche par mégarde sa voisine par un aiguillon, et cette voisine passant aussitôt à sa voisine une minuscule secousse qui vient faire trembler le nid....
Aussitôt, c'est l'alerte rouge...!
Le Muscardin dégringole de son perchoir et se précipite de branche en branche, avec souplesse et dans le plus parfait silence... Montant, descendant, prenant ici un raccourci, évitant là-bas un cul de sac, suivant sans l'ombre d'une hésitation un chemin connu de lui seul... Ce labyrinthe de ronces, il le connait comme sa poche, il pourrait en dessiner tous les rameaux, tous les croisements, toutes les épines même...
Et ce n'est que lorsqu'il est arrivé dans un endroit qu'il juge le plus sûr de son domaine, que subitement, par un tour de magie à sa façon, il se transforme en morceau de bois...!
Il s'immobilise dans une posture bizarre, entre deux brindilles, comme s'il était un vulgaire détritus tombé dans les branches... S'il le faut, il restera ainsi plusieurs dizaines de minutes sans remuer d'un cil, invisible, tel une feuille morte au milieu des autres feuilles, jusqu'à ce que tout danger soit définitivement écarté...Plus patient que lui, ça n'existe pas...!

Malheureusement, le rat d'or a un petit défaut : il a très mauvaise mémoire (un peu comme Doris...). Au bout d'un moment, le fuyard, qui ne sait plus du tout pourquoi il est sorti de chez lui, cessera de jouer l'homme invisible. Sortant comme par magie du feuillage, il regagnera lentement, à pas de loup, tel un voleur, son nid, où il tâchera de finir sa sièste tranquillement...
Comme la plupart des mammifères, il ne prête strictement aucune attention aux objets qui ne bougent pas, et si vous avez fait preuve de patience devant son HLM, là, vous avez peut-être une chance pour qu'il passe devant vous sans même vous jeter un coup d'oeil...! C'est assez rare de faire sa rencontre, mais que voulez-vous... Le rat d'or est gentil, mais il est peureux comme un lièvre...!  :-\ :(


Enfin arrive pour lui le moment du crépuscule... Lorsque le soleil, à l'ouest de la clairière, coule comme une mongolfière en feu derrière la masse des chênes et des hêtres. C'est l'heure où les merles égrennent des rafales de "tic-tic-tic-tic" affolés, l'heure où la pénombre se fait plus épaisse de minute en minute...
La tête étonnée du rat d'or apparait à sa lucarne...
Il commence d'abord, prudence élémentaire de sioux, par prêter attention aux rumeurs du fourré, il remue sa petite truffe pour ressentir les mille effluves qui voyagent dans la brise, histoire de contrôler qu'aucun ennemei ne rôde dans les parages...
Pleinement rassuré, il sort, et s'assoit devant sa hutte. Assis sur son derrière à la façon d'un minuscule écureuil, s'aidant de ses mains agiles, il se livre à une toilette approfondie. Il nettoie méticuleusement son museau, ses oreilles, et parfois même toute sa fourrure...
Puis, victime d'une subite crampe d'estomac, il disparait sans prévenir et file à travers les ténèbres du roncier...
Oh, il ne part pas bien loin, dans un rayon de quelques dizaine de mètres autour de son nid... Son petit territoire n'est guère plus grand qu'un jardin de banlieue, et il y trouve à portée de main mille fruits succulents dignes du paradis terrestre... Imaginez un peu : Au printemps, c'est l'époque des fraises, puis on trouve des framboises... Et à l'automne, on se goberge de mûres...! Heureusement que le rat d'or sait se servir des cadeaux de ses marraines, car pour décrocher ces récompenses de la nature, il n'a d'autre choix que de voyager à ses risques et périls sur les tiges hérissées en tous sens d'une multitude de pieux aiguisés comme des baïonnettes...
Telles de vivantes petites lianes, ses doigts de fée s'enroulent prestement autour des tiges, entre les épines... Et pour éviter que son ventre délicat ne soit disséqué par tous ces aiguillons, il se dresse aussi haut qu'il peut sur ses petites pattes et marche avec des précautions d'échassier en maraude... C'est un exercice de fakir délicat, car n'oublions pas qu'il fait nuit noire... Pour peu que le ciel soit couvert d'un obscur plafond nuageux, et notre héros se retrouve dans un roncier aussi noir que le fond d'une galerie de taupe...! Une fois de plus, heureusement que les fées lui ont offert ces deux grands yeux noirs et brillants... Même dans la nuit la plus noire, le Muscardin sait à peu près tout faire... Foncer sur un rameau tortueux, slalomer entre les épines, plonger hardiment d'une branche à l'autre, se rattraper in extremis par les mains et faire un rétablissement éclair digne d'un champion olympique de barre fixe...
Quel athlète...!   Oo: 0(0

Notre petite boule de poils va ainsi marauder toute la nuit, à la recherche des fruits qui lui rempliront l'estomac...
Enfin, vers trois ou quatre heures du matin, plus d'une heure avant l'aube, il regagne, fourbu, son logis de foin et s'y écroule, anéanti de fatigue...!
Toute la matinée, il dormira d'un sommeil si pesant que, malgré sa légendaire réputation de vigilance, il est possible de le surprendre en pleine sieste sans provoquer son réveil...




Ainsi, doucement passe l'été.
Dans le ciel chaque jour un peu plus pâle, de gros nuages s'ammoncellent, le vent fraîchit, les nuits s'allongent... Les troglodytes ne chantent plus joyeusement, et leur mélodie fluette est peu à peu remplacée par la ritournelle mélancolique du pouillot véloce... Egrenant parmi les feuilles déjà jaunies ses "pu-î....pu-î...!" désolés et solitaires... Tout ceci annonce malheureusement la venue imminente du mois d'octobre...!

Notre petit Muscardin, complètement perturbé par ce changement de météo, se met à dormir comme un loir... Lui qui passait déjà 15 heures par jour à ronfler, il s'octroie maintenant jusqu'à 20 et même 22 heures de sommeil par jour...! Premier syndicaliste a avoir réussi cet exploit, il vient de mettre au point la journée de trois heures....  <D <D
Il lui arrive même de faire sa larve au point de ne plus se lever... Il reste ainsi plus de 40 heures sans sortir de sa boule douillette... Quel feignant...!




Autre évènement incroyable : un beau soir, il décide simplement d'abandonner le roncier où il a vécu tant de nuits grisantes.... Les mûres ont maintenant disparu, et son nid commence sérieusement à faire la gueule... Donc, c'est avec la larme à l'oeil que notre petit compagnon quitte son logis et part en voyage, de fourrés en clairières, de roncier en roncier, mû par un instinct sûr...


Et, au bout de quelques jours de périple, il parvient enfin au pied d'un pays de cocagne où il va pouvoir profiter à nouveau des bianfaits de la nature... Je veux parler ici de la grande forêt, et de son épaisse ceinture de noisetiers et d'arbustes en tout genre chargés de fruits...! Il décide donc de se trouver un petit coin bien caché pour y construire une nouvelle grange douillette, dans laquelle il fera sa sieste entre deux séances de maraude...
Pendant toute la période d'automne, notre ami va se rassasier de noisttes, de faines, de glands, de noix, bref, de tous les fruits disponibles de la forêt... Comme en plus, il reste très peu courageux et qu'il dort toujours une vingtaine d'heures par jour, il se met à grossir de manière inquiétante... Lui qui faisait tout juste 20 grammes, il en pèse à présent presque 30....  Oo: Oo:
Serait-ce la déprime qui guette le rat d'or...?

L'automne tire à sa fin... Un jour, tandis que, dans le ciel gris, passent au dessus de sa tête les immenses triangles des grues en migration, le terrible sortilège de la fée Congère lui revient subitement en mémoire...
Le voilà qui réalise que dans quelques jours, quelques heures peut-être, ce sera l'hiver...! Le gel qui fend de sa hache les grands arbres, la bise qui giffle les buissons dénudés... La neige enfin, sous laquelle tout s'évanouit...

Alors, mû par je ne sais quel instinct mystérieux, le rat d'or descend de son arbre et commence à confectionner, comme il en a reçu l'ordre, un petit nid de mousse tout rond...
Ah mes amis...! Quel joli travail...! Pour sa dernière cabane, l'artiste n'a vraiment pas ménagé sa peine. Des murs épais, imperméables, plus rembourrés que jamais, un intérieur moelleux, moquetté comme ces cercueils de luxe que l'on voit dans les films américains et où l'on range précieusemnt les parrains de la maffia une fois qu'ils ont fini de servir...
Cette habitation de grand standing, le Muscardin ne la construit pas à un ou deux mètres de hauteur comme à son habitude, mais bizarement au ras du sol, en pleine forêt, sous les feuiles mortes...
Une fois son chef d'oeuvre terminé, le minuscule architecte s'y glisse, referme la porte derrière lui, puis, fermant les yeux, il s'allonge et se recroqueville comme un petit oeuf, les pattes bien serrées, la queue en bandoulière...

Et tandis qu'au dessus de lui, s'égouttent doucement sur sa tombe les feuilles de la forêt comme les pétales d'une fleur fanée, il s'endort de son dernier sommeil....!  :( :(





Pour ceux qui seraient vraiment attristés par la fin de cette histoire, je peux leur réserver une petite suite.... Car il y a une suite...!  :-D :-D
SUNT VIRTUTIS RUPES ITER.....!

:V: Porte parole de ZR-7.ORG Canal historique... :V:

MrOunet

 :'( :'( :'( :'( :'( :'( :'( :'( c'est trop triste... j'veux une autre fin.... !!!!
Tu précipites pas le mouvement, tu laisses bien venir de l'intérieur, ça doit venir de très loin c'est japonais.

Maxi

merci Piero c'est magnifique :bravo:

je regrette juste que bizarrement, tu n'aies pas parlé à un seul moment du désire/besoin d'assurer sa descendance de notre petit myoxidé et donc de se chercher une petite amie :-\
"Oh regardez ! Y en a un qui a dégueulé un merle ici !"
"Dis donc ! Tu serais pas le petit fils à Gros-Dégueulasse toi ?!"

Gand

Citation de: maximitsu1986 le 08 Mars 2008 à 01:15:22
merci Piero c'est magnifique :bravo:

je regrette juste que bizarrement, tu n'aies pas parlé à un seul moment du désire/besoin d'assurer sa descendance de notre petit myoxidé et donc de se chercher une petite amie :-\
nan, ça, c'est le fée qui s'en occupent !
<°)))><
Gand' alias Le Bleu
(avec une apostrophe à Gand' s'il vous plait !)

VRRRAAAZR7OUMMMM

fab01

 :(  :'( ça c'est une histroire à te foutre le cafard le dimanche soir.. :'( :'(


Citation de: maximitsu1986 le 08 Mars 2008 à 01:15:22
merci Piero c'est magnifique :bravo:

je regrette juste que bizarrement, tu n'aies pas parlé à un seul moment du désire/besoin d'assurer sa descendance de notre petit myoxidé et donc de se chercher une petite amie :-\

ho oui une jolie histoire d'amouououououuoouououourrrrrrrrrrrrr  :houra: :houra: :-* :-* :-*
qui finirait par "ils vécurent heureux et eurent plein de muscardinoux..."  :biggrin:



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