Recette du Cocktail "L'Enduropale"
Une dose de froid polaire, une pluie pour être trempé de la tête aux couilles, du sable pour le côté craquant et irritant et du vent pour rester gelé du matin au soir. Ajoutez à cela de bonnes vapeurs d'échappements et un vrombissement à vous rendre sourd et vous tenez là la recette d'un bon weekend d'Enduro comme on aime !Merci Barman ! On a apprécié !
M'sieurs Dames, j'inaugure le premier CR 2015 par le compte rendu de ce weekend fabuleux passé au Touquet à l'occasion des 40 ans de l'Enduro du Touquet.
L'Enduro c'est quoi ? Une course sur sable pour cinglés qui n'ont pas peur de se les geler pendant trois heures au guidon de leur motocross. Depuis quelques années, cet événement attire du monde, beaucoup de monde, s'internationalise avec l'arrivée de pilotes étrangers et se diversifie avec l'apparition de nouvelles épreuves (Quaduro et Enduro Kids et Juniors).
VENDREDI - ENDURO "VINTAGE"
On est jeudi soir, il est 20h. Je scrute les différents sites de météo locale pour me tenir informé de ce qui va me tomber sur la gueule durant les trois prochains jours. Avec le recul, je constate avec toujours autant de plaisir que les prévisions météo sont aussi fiables que les horaires de la SNCF...
On est vendredi matin et je me réveille sous une belle petite couche de neige. Tiens, c'est pas ce qui était prévu ! Quelle poisse ! Je dois partir dans une heure pour retrouver les copains mais ça semble compromis. Finalement je suis parti à 12h30 après avoir serré les fesses durant une vingtaine de bornes. Arrivés sur autoroute, le soleil ayant eu pitié de nous se pointe, et la route devient plus praticable surtout avec le travail des sableuses.
On arrive au Touquet pour 14h. On gare les meules et on se sert un apéro bien mérité. A la vôtre !
Les épreuves du jour sont des courses "Vintage" où seules les bécanes d'avant 1990 sont admises. Une façon de saluer, quarante ans plus tard, les premières éditions de cet Enduro du Touquet. Certains pilotes s'en sortaient plutôt bien.
D'autres ont eu un peu plus de mal...
En tous les cas, beau spectacle, un retour en arrière très sympathique et de belles bécanes bien conservées !
Allez, il est temps d'aller se boire une mousse avant d'assister au feu d'artifice offert par la municipalité pour célébrer le quarantième anniversaire. D'ailleurs, y'avait de jolies choses en terrasse.
SAMEDI - ENDURO JEUNES & QUADURO
Après une courte nuit et un café bien corsé nous revoilà sur la plage pour assister à la course des Jeunes. Et bah, je crois qu'on peut dire que la relève est assurée ! Y'a du furieux là dedans, certains sont très rapides, ça en dit long pour plus tard.
L'événement de la journée reste quand même le Quaduro, l'épreuve des quads. Installés confortablement sur une butte surplombant le circuit, on voit aisément la ligne de départ. Ce départ est atypique puisque les machines partent par salves de 50. Une fois donné, c'est donc quelques 400 quads qui partent dans un tonnerre de décibels. En quelques minutes les machines ravagent tout sur leur passage et la piste se creuse et devient un vrai bourbier.
Certains pilotes n'ont pas fait le meilleur choix côté machine...avec un truc pareil, tu te tires une balle dans le pied !
D'autres ont eu moins de chance. Beaucoup de chutes, beaucoup de casses mécaniques (ici c'est la chaîne qui a claqué sur une réception de saut) et d'abandons. L'un des favoris a d'ailleurs abandonné suite à une casse de l'amortisseur arrière. Il faut dire que les machines ne sont ménagées ni par leur pilote, ni par le circuit.
L'épreuve se termine, il est temps d'aller poser nos fessiers dans un bar pour se réchauffer. Au fur et à mesure, la ville se rempli, se réveille et vibre aux sons des ruptures de motos qui arrivent par dizaines. Et oui, le Kéké, cette espèce en voie de disparition l'hiver refait généralement surface de son hibernation le weekend du Touquet et aime se faire entendre en tournant la poignée pour montrer que, lui aussi, il est là. Sacrés kékés, mais sacrée ambiance tout de même !
DIMANCHE - ENDURO KIDS & 40ème ENDURO
Il est 9h30, le départ de l'Enduro Kids est donné. Un nuage de fumée bleue propre aux 2temps s'élève depuis la plage et les petits entament leur premier tour. Et bah franchement, ils assurent ! Ils n'ont pas plus de 14 ans et ont déjà le pilotage de pros ! C'est dingue de les voir autant à l'attaque, aussi déterminés, aussi rapides ! Hallucinant, j'vous le dit !
Les motards arrivent de plus en plus, la plage se charge et les baraques à frites de la digue font leur chiffre d'affaire ! Tout le monde s'est donné rendez-vous pour LA course, celle qui va se tenir de 13h à 16h et qui va nous faire frissonner une fois les 1000 pilotes lâchés.
12h45, l'hélicoptère se fait entendre, c'est donc que les pilotes ont quitté le parc et s'apprêtent à emprunter le centre-ville pour rejoindre la ligne de départ. Depuis la plage on entend le vrombissement des moteurs, le moment est fort, le cardio s'accélère, on a hâte de les voir s'aligner. Petit à petit, la marée noire se constitue. La règle veut que les pilotes doivent couper leur moteur et le brouhaha des 1000 machines laisse place au silence. Cinq minutes plus tard, les coups de kicks reprennent, la fourmilière se réveille et les décibels montent d'un cran lorsque le panneau "15 secondes" est brandi.
13h : la course est donnée, les 1000 pilotes sont lâchés telle une meute de loups affamés partis à la chasse à des vitesses avoisinant les 170 kmh pour les plus rapides. Le holeshot est signé Van Beveren mais le début de course est surtout marqué par la chute d'une dizaine de pilotes dont certains grièvement blessés malheureusement. Alors que les derniers pilotes passent seulement le premier virage, les premiers passent déjà sous la ligne d'arrivée et marquent leur premier tour. Le rythme est rapide, vitesse lumière, les favoris survolent les bosses et glissent sur le sable.
Très vite les premiers bouchons se forment et les favoris essayent tant bien que mal de se frayer un chemin entre les amateurs tout en cherchant à conserver leur avance. Le trafic est stoppé net, certains décident de contourner les ralentissements en sortant du parcours mais en payent vite les conséquences et s'embourbent dans les talus et vont même jusqu'à percer l'arche gonflable RedBull qui tombe sur les pilotes déjà bien emmerdés. Bref, c'est un bordel monstre !
Victoire d'Adrien Van Beveren, grand maître cette année, comme l'année passée !
Putan de course, putain de weekend !
Ciao Touquet, à l'année prochaine !