[Histoire perso]Lors d'un trajet quotidien, on est pas à l'abris du pire...

Démarré par clic, 14 Août 2014 à 13:22:04

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clic

Bonsoir,

Tout le monde le sait, j'ai cartonné. Sévère même. J'ouvre ce topic à part pour raconter ici cette expérience.










Le mardi 5 août 2014, je pars de Beauvais pour rentrer chez moi, une route que je prends tout les jours voir plusieurs fois par jour seulement 10 km à faire. Je monte sur ma K1200RS, ferme le cuir jusqu'en haut, mets les gants d'été semi tissu semi cuir, ferme les manchettes mais je n'ai pas de jean kevlar ni de botte par cette chaleur pour si peu de kilomètre je me suis permis de jouer mon kéké comme souvent quand je ne vais qu'à Beauvais.

Bref, j'enquille tranquillement sur la route, double une Renault familial (doublage qui se fini sur une ligne continue mais bon j'voulais pas trop tourner la poignée) qui se traîne un peu avant la série de courbe histoire de ne pas être cassé dans le rythme.

La première courbe se passe tranquille, la seconde moins bien, je me décale vers l'extérieur sans trop comprendre pourquoi une sensation de flottement bizarre je décélère pour avoisiner les 90 et prendre la 3ème courbe.

La mise sur l'angle devait être progressive, ce ne fut pas le cas, dès l'entame du virage je perds l'adhérence à l'avant et me retrouve à frotter sur le cale pied gauche et ma chaussure aussi. Je sais que je me fous au tas, et mon regard quitte la route pour savoir où je vais me viander. En voyant que la moto me dirigeait droit vers un gros tronc d'arbre et me rappelant diverses discussions je lâche la moto et faufile ma jambe à l'extérieur grâce au généreux carénage de la teutonne.

Je sens que mon cuir remonte quand il frotte le bitume et mon ventre se fait raboter sévèrement, ça chauffe aussi à l'avant bras gauche, à la hanche et au mollet. Mon jean s'arrache déjà. Mon casque frotte légèrement aussi, je n'ai pas mal mais le bruit de la moto qui frotte plus le résonnement du casque sont loin d'être rassurant.

J'ai les yeux ouvert, je sais que je me dirige dans le bois juste en face, c'est long et rapide à la fois, j'ai le temps de tout voir, tout enregistrer et de souffrir. Je quitte le bitume et prend un peu de hauteur.

A partir de ce moment là, c'est beaucoup plus confus dans ma tête car j'ai eu le plaisir de faire beaucoup, beaucoup de tonneaux. Un coup je voyais le bois, un coup c'était noir, etc. C'est extrêmement stressant de ne pas savoir où on va passer et dans quoi on va taper, surtout que je ne peux rien faire pour éviter quoi que ce soit mon corps est un vrai pantin. Quand je retombe sur le sol, j'avais mis mon avant bras droit en avant pour amortir. Je le sens se briser net, dans ma tête tout se passe au ralenti je ressens encore mon cœur taper comme un sourd dans ma cage thoracique mais lentement, mais ma course folle continue et je vois que je vais me prendre un arbre. Trois tonneaux plus tard, je m'explose le pied droit dans un bruit sourd et une douleur à la limite de perdre conscience. Mes deux jambes partent en arrière, j'ai mes genoux qui hurlent de douleur, j'ai le souffle coupé, je n'en peux plus de cette lenteur de chute je veux que ça s'arrête rapidement.

Pour moi je roule en m'explosant chacun de mes membres depuis au moins 1 minute, j'ai le temps de penser à plein de chose dans ma vie, de penser quand ça va se terminer cet enfer, est-ce que je vais y survivre ? C'est cliché etc mais j'ai vraiment eu le temps de voir l'essentiel de ma vie et ceux à qui je tiens énormément ou son déjà parti. On ne maîtrise pas totalement son cerveau et dans ces moments là encore moins et il a le don de faire durer la chose cet enfoiré et aime bien me le rappeler la nuit que j'ai mangé un arbre et arraché X branches.

J'ai fini ma course folle en tombant sur le dos lourdement, étalé là dans ce bois, je voyais pas le ciel juste les branches et feuilles des arbres. Je me suis demandé honnêtement si j'étais mort jusqu'à ce que je bouge d'un coup par angoisse de ne pas pouvoir respirer, une sensation d'étouffement qui me pousse à jeter ce qui me reste de gants pour ensuite retirer mon casque et le jeter par terre.

Cette première bouffé d'oxygène me fait sentir vivant, mais surtout me fait hurler de douleur dans la millième de seconde qui suit. J'ai mal partout à m'en faire exploser le cerveau et perdre conscience. Je vois mes jambes, le jean est en lambeau, la jambe gauche est pleine de sang ça me fait stresser un peu mais ma jambe droite ne répond pas la douleur est extrêmement violente mais je n'ai aucune motricité. En essayant de la toucher de la main droite, j'hurle à nouveau de douleur, j'avais oublié que je m'étais explosé l'avant bras. J'utilise ma main gauche et me rend compte que c'est très douloureux sous le cuir, sûrement bien brûlé, et surtout je vois l'état de mon petit doigt qui tire bien la tronche, l'ongle et la chair sont aux abonnés absent côté extérieur de la main. Je sens quand même que ma main touche ma jambe droite. ça rassure un peu malgré la violence de l'accident.

à partir de ce moment là, je cherche mon téléphone, j'ai beau tâter mes poches, il n'est pas là, je l'ai perdu dans ma chute. Je ne peux pas bouger je me dis que je vais finir par crever là jusqu'à ce que débarque un gendarme en hurlant "Monsieur vous allez bien ? Vous êtes conscient ? Monsieur répondez-moi".

Ils sont deux gendarmes, vu la rapidité de leur arrivé, je me demande si je n'ai pas perdu conscience et ose demander textuellement :

- "Comment ça se fait que vous soyez déjà là ?"
- "On passait par là on a vu la moto rouge explosé contre l'arbre, on s'est arrêté pour vérifier"
- "En gros j'ai un coup de cul."
- "Très important monsieur, gardez les yeux ouvert parlez moi, moi c'est Jérôme et vous ?"
- "Clément 22 ans j'habite au ..........." comme un robot

Tout le long de la conversation avec lui j'ai parlé avec difficulté je me sentais très mal à la limite de perdre conscience il avait beau me tenir la tête et me regarder droit dans les yeux je n'arrivais pas à bien le voir jusqu'à ce qu'un homme apparaisse devant moi, et se présente comme étant pompier. Fait amusant il habite dans le même village que moi si j'ai bien compris, il avait ce truc qui fait qu'on le regarde. On a discuté ensemble jusqu'à ce que les pompiers arrivent. Il m'a bien aidé cet homme.

Les pompiers pensaient que j'étais mort ou au moins inconscient, ils furent étonnés et en même temps rassuré du contraire. Je retrouve deux anciens potes de collège, j'aurai préféré les revoir dans d'autres circonstances mais bon c'est la vie. J'ai eu le droit à un nombre incalculable de test, prise de tension, rythme cardiaque etc et pendant tout ce temps je soufrai à mort mais ils font leur taff et son obligé de faire autant de bilan avant de me transporter entre le moment où ils sont arrivés et le moment où ils m'ont laissés aux urgences ils a bien du se passer 45 minutes. C'est très long quand on souffre autant mais au moins ils ont prit toutes les précautions nécessaires et le trajet ne fut pas aussi douloureux que lorsque je me suis explosé la clavicule. Ils ont découpés mon cuir, mon jean, ma chemise pour me sortir de là. Je me suis fait engueulé pour avoir retirer mon casque seul et mes gants. Ils ont salués l'efficacité de mon équipement mais mon reproché le non port des bottes et je m'en veux aussi pour ça...
Je suis tombé sur une super équipe qui s'est aussi fait un plaisir de virer les gendarmes qui voulaient me faire souffler. Je leur avait demandé de prévenir mon père et ma copine, et de retrouver mon portable en leur donnant mon numéro. Ils ne l'ont pas retrouvés à temps avant que je parte en camion, mais un peu plus tard avec mon père qui a été prévenu.

D'ailleurs, mon père je n'aurai pas aimé être à sa place, quand il a apprit il s'est empressé de venir, il a vu l'état de la moto avant de me voir, je pense que ça fait un gros coup et il a du penser le pire...

Aux urgences, je suis toujours en état de choc, le cœur qui tape à fond (120), on s'occupe de moi relativement rapidement, ils se mettent à 4 sur moi. J'entend un pompier faire son bilan au toubib et je me souviendrai sûrement toujours du ton grave "sensibilité de la jambe et du pied droit ok mais zéro motricité". On me met un plâtre temporaire à cette jambe. On me soigne mes brûlures, par endroit on me retire les lambeaux de jean, ça fait un mal de chien mais je serre les dents.
J'ai fait ensuite je ne sais pas combien de radio de tout le corps et 3 scans donc un contrasté. Une fois ça fait on me met en attente brancard et quelque minutes plus tard Lady-V apparrait devant moi avec mes parents...
C'est un très grand soulagement de la voir et provoque une monté de sentiment, larmes etc indescriptible. Elle est prévenue, me voit et sait que je ne vais pas trop trop mal encore. ça fait du bien après autant d'épreuves de voir sa chère et tendre.



Voilà comment j'ai vécu mon accident le premier jour. La douleur que j'ai ressenti était toujours à la limite de me faire perdre conscience, tout ce que j'ai pu penser etc dans ma tête est angoissant. Je trouve qu'il y a une différence entre un petit accident où on se casse qqch et celui que j'ai fait. J'ai l'impression de revenir de loin et gendarmes, pompiers, médecins, proches me disent la même chose. Ce n'est pas une expérience à vivre et je le souhaite à personne. Je ne vois pas ma vie sans moto, mais j'avoue que je réfléchis quand même au fait d'arrêter je m'en sors très bien, j'aurai pu être paralyser ou tout simplement mort mais non je n'ai que des fractures et brûlures. J'ai eu beaucoup de chance sur ce coup là.

Le lendemain matin, j'ai passé un scan du pied droit et je montais au bloc à 1H de l'après midi pour me faire opérer pendant 5 heures (4 heures pour le pieds et 1 heure pour l'avant bras). Je vous posterai les photos des radios. Je vais m'arrêter là pour mon récit et je vous passerai les moments difficiles après opérations etc. Heureusement que Lady-V est là pour moi ainsi que mes parents. Elle m'a énormément aidé et pris soin de moi et mes parents aussi. Merci beaucoup à nouveau. Je te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait.
Merci aussi à ceux qui sont venus me voir à l'hosto je ne l'oublierai pas.

En moto, on est fragile, on prend souvent des risques inutiles en arsouillant etc ce genre d'expérience calme même si j'étais loin de rouler vite et si je remonte sur un 2 roues, je roulerai de toute évidence d'une autre manière.





Voilà, je voulais partager ce moment difficile avec vous, certains liront tout, d'autres non. J'espère que ça servira au moins à faire réfléchir quelques personnes et refroidir certaines ardeurs de gros gaz dans des moments inadaptés.

EDIT :

Je joins ici les photos de la moto plus bas, il y a les photos du lieu.

































Voilà l'état de la moto après ma chute.

Elle est maintenant vendue pour partir à la casse, elle est comme vous pouvez le constater irrécupérable.



antho14zr7

C'est bête ce que je vais dire mai ça ne donne pas envie d'avoir un accident....

rafale

Merci Clément.
C'est un récit qui secoue. Tu as donné beaucoup de détails mais c'est là tout l'intérêt de ton écrit je trouve.
En tout cas c'est pour ça que ça a marché sur moi.

Depuis mon premier jour en moto, j'ai peur de me faire mal.
Évidemment, ton discours ne se veut pas rassurant, mais il est juste vrai.
Je fais de la moto depuis 2007, je ne suis encore pas tombé et inconsciemment mon cerveau me dit que ça n'arrive qu'aux autres.

Je te contacterai en messagerie instantanée ou par SMS pour parler de tout ça.

Juste merci, et encore du courage.  ;)

hannibal smith

Citation de: rafale le 14 Août 2014 à 14:28:50
Merci Clément.
C'est un récit qui secoue. Tu as donné beaucoup de détails mais c'est là tout l'intérêt de ton écrit je trouve.
En tout cas c'est pour ça que ça a marché sur moi.

Idem.

Perso, j'ai connu la chute, sans gravité certes, mais je me souviens encore de la lenteur (alors que c'est allé très vite) et du bruit horrible de la ferraille sur le bitume.

Ton histoire et surtout la façon dont elle est racontée est très poignante.
T'as failli me faire "braire"  :'( :'( :'( encore un coup.

Citation de: rafale le 14 Août 2014 à 14:28:50
Depuis mon premier jour en moto, j'ai peur de me faire mal.
C'est souvent ce qui nous retient de ne pas franchir la limite.

Malheureusement, ça n'arrive pas qu'autres et pas non plus a ceux qui roulent comme des cinglés.

Citation de: clic le 14 Août 2014 à 13:22:04

Voilà, je voulais partager ce moment difficile avec vous, certains liront tout, d'autres non. J'espère que ça servira au moins à faire réfléchir quelques personnes et refroidir certaines ardeurs de gros gaz dans des moments inadaptés.



T'inquiète pas, ça fait bien réfléchir.


Minotaure

Contrairement à Jeff, moi qui ai fait superman par terre en direction d'un mur et qui me suis déjà vu sur le capot d'une bagnole (choper par les coté), je sais par expérience que même à petite vitesse les dégâts peuvent aller très vite.

Avec ton récit, j'ignore ce qui est le plus effrayant entre se souvenir de tout dans les moindres détails comme toi, ou ne se rappeler de rien ou presque.

Toujours est il que tu as une sacré bonne étoile et une sacré bonne femme !

Malheureusement pour nous motards, quelques fois les chutes sont inévitables et indépendantes de nos actions qu'on soit poireau paranoïaque ou missile inconscient.
En enfourchant nos destriers on a toujours plus ou moins conscience du danger potentiel qu'on affronte sinon on aurait jamais passer le permis ....
Ça fait partie du jeu, et comme dans tous jeux il y a une part de chance.

Qu'a cela ne tienne, soigne toi bien et prends ton temps pour remonter en selle.

Mais reviens rouler avec nous, parce que merde mon salaud t'as une sacré histoire qui viens de s'ajouter à ton répertoire qu'il faudra venir nous raconter autour d'un verre (ou deux :D) !
"Qui domine les autres est fort. Qui se domine est puissant." -Lao Tseu-
Tous les hommes meurent mais peu d'entre eux vivent vraiment. (aphorisme japonais)
"He who makes a beast of himself gets rid of the pain of being a man" -Dr Johnson-

ZR-7N

clic

J'ai encore volontairement omis de dire certaines choses qui sont de l'ordre du privé que j'ai partagé qu'avec Lady-V ou mes parents. J'ai mit du temps à réaliser la gravité de ma chute et j'ai l'impression qu'en racontant aussi tout, on aurait du mal à me croire ou on penserait que j'en rajoute. Pourtant c'est affolant comment le cerveau fonctionne vite à ce moment là et à le pouvoir de ralentir le temps de votre chute pour vous faire penser, montrer des images etc. Je ne sais pas si c'est propre à moi le fait que je me souvienne de tout, même si le moment de certains tonneaux est confus, et que je me souvienne des douleurs extrêmement violentes lorsque mes os se brisent mais je pense honnêtement qu'il est préférable d'oublier. Je m'en réveille encore la nuit parce que j'ai cauchemardé sur cette chute, je rejoue la scène avec exactitude et j'ai l'impression de tout ressentir une nouvelle fois.

étonnamment le fait que la moto soit broyé, ça m'a fait chier sur le moment, mais j'en ai pu rien à secouer maintenant. Elle est explosée, vendue pour la casse donc maintenant je m'en fous c'est fait c'est fait.


Je pense que même si on est conscient du risque qu'engendre le fait de conduire une moto, on oublie ou minimise ce risque aux fils des km... Ce topic est un petit rappel je pense.

Citation de: Minotaure le 14 Août 2014 à 15:36:28
Toujours est il que tu as une sacré bonne étoile et une sacré bonne femme !
Alors ça, c'est sûr ! :-*

Biliec

Merci pour ton récit, Clément.

Tout simplement........

Remets toi bien    :V:

Nono94

On m'a appris etant jeune : " ne jamais dire jamais " que ca nous arriveras pas.
Il parait que c'est le risque quand on passe le permis mais bon...
En tout cas bel ecrit.

Remets toi bien et surtout prends soin de toi, de vous ( je pense a tes proches aussi )
On se connait peu ( une rencontre ) mais je suis de tout coeur avec toi et tes proches dans cette histoire.

Bon retablissement et ta la bise de ma zr7  :-*
Les Kawa's c'est bien, quand t'en a une c'est mieux...


Lady-V

 :'( :'( :'(

Même si on en as beaucoup discuter, cela me faire encore tout drôle de lire tout sa!!!
prend soin de toi à présent, tout le monde est avec toi ou presque ( en tout cas par l'esprit)

Moi tu sais comment j'ai vécu tout sa, vu que je t'ai écrit tout un roman, pour te faire comprendre que cela arrive, mais que tu n'as pas a t'en vouloir, tes parents, tes amis et moi-même, on t'aime et on sera avec toi quoiqu'il arrive

Ici tu peux discuter avec tout le monde, et parler avec certains de tes craintes et autres vu que tu n'es pas le seul a avoir vécu ce genre "d'expérience". Moi je n'ai pu que te faire par de la mienne mais elle est loin d'arriver a ton niveau....

XIII

"Nan mais l'autre eh ! Comment il en rajoute ! Eh mec, tu vas finir scénariste pour France5 vu comment tu fais ton cinéma là !"

Si seulement c'était du pipo ce que tu viens de nous retranscrire là... :(

Je reconnais et je le dis franchement, j'ai eu les boules rien qu'à lire ce récit dans lequel tu expliques sans mâcher tes mots ce que tu as vécu durant cette fameuse journée où tu sortais ta moto tranquillement, chose que tout le monde fait au moins deux fois par semaine ici.

Je roule depuis que j'ai l'âge de 3 ans. Quad, motocross puis moto. Des gamelles, j'en ai eu. Mais pas à une telle échelle, heureusement pour moi. J'ai jamais vécu ce que tu as vécu et je ne me le souhaite pas. Mais si l'objet de ton récit était de faire une piqûre de rappel, c'est réussi. C'est pas de moi qu'on parle, pourtant je me sens concerné, comme si j'y étais. Tu as choisi de parler de manière crue, dure et froide et c'est ça qui rend ton écrit à la fois prenant et inquiétant.

On n'est pas les derniers pour tordre la poignée, sans forcément chercher à se mettre en danger on demeure toujours victime des aléas de la route et du deux roues. Caisseux qui déboite, perte de l'adhérence, bitume sale, on se sait bien plus exposé aux diverses dangers mais ça nous empêche en rien de rouler (parfois plus fort que la veille). J'dis pas que je vais changer ma conduite, tout simplement parce que c'est pas moi qui, comme toi, ai vu ma vie défiler durant des tonneaux interminables. Néanmoins, ça refroidit et ça mérite de servir de leçon.

Je pense sincèrement, et ton récit me le prouve, que tu as une bonne étoile qui veille sur toi. Tu as eu une sacrée chance. Gendarmes, pompiers et médecins te l'ont dit, moi j'te le dis aussi. Prends soin de toi, tu as passé le plus dur, c'est certain.

A mon sens, ce topic mérite d'être ressorti de temps en temps, un peu comme le topic de Pierô "Arsouille banale, mais fatale".

Merci pour le partage. Je me doute ô combien ça a pu être dur de retranscrire tout ça par écrit, de revivre la scène et d'en détailler les moindres secondes. Mais merci pour ça Clément ;)

Ange-tueuse

Ca fout les boules de lire ca et en même temps ca fait du bien. Ca remet en place...

Personnellement ca n'a pas fait ressortir les mêmes peurs ou questions que ceux qui ont posté au dessus, mais ca m'en a fait poser d'autres....essentielles.. Alors pour ca merci Clic.


On pense à toi, à vous deux les amis ;)

clic

Merci XIII pour ce retour, et "ravi" que mon explication touche quelques personnes. Je ne demande pas de changer votre conduite, ça ne regarde que vous bien sûr mais au moins ça vous fait quelque chose et comme tu dis "ça sert de leçon". J'en demande pas plus, l'important est que ça ne laisse pas indifférent et permet de se poser des questions sur soi-même.

Ange, je me demande bien quelles questions tu as pu te poser ? ça t'as rappelé la Savoie ???

Citation de: XIII le 14 Août 2014 à 23:01:36
A mon sens, ce topic mérite d'être ressorti de temps en temps, un peu comme le topic de Pierô "Arsouille banale, mais fatale".

Je le pense aussi

Citation de: Ange-tueuse le 15 Août 2014 à 01:29:21On pense à toi, à vous deux les amis ;)

Merci  ;)


Zed-R

Je te crois à 100 voir 200% quand tu dis qu'on vit les choses au ralenti.

J'ai vécu 3 chutes (Sans aucune gravité, ouf) et les 2 les plus marquantes et avec ce type de phénomène (vivre au ralenti) sont les chutes ou j'ai senti que ma vie était en danger. (dans  un rond-point, je glisse, mais j'entends et voie les autos arriver et me passer à côté, avec la frayeur qu'on me passe dessus, parce que certaines glissent aussi à cause du gasoil sur le sol)

Le récit de ton histoire travaille les tripes, on sent que tu as douillé pendant la chute, surtout en vivant chaque instant et ayant le temps d'y réfléchir, d'anticiper et deviner la suite, de voir, entendre ce qu'il se passe.

La moto me manque, mais je me dit que vivre la passion autrement me convient bien en fait. (surtout depuis que j'ai mon fils) Ton histoire confirme mon choix, même si régulièrement j'ai trop envie de me remettre sur une selle.

Prends soin de toi. Reste fort, et accroche toi à ton entourage qui est présent pour toi.

Frakass

*A frissonner en lisant ca et aussi quand tu me l'as raconter en vrai :( *
Pour le sentiment de ralenti je l'ai eu aussi lorsque j'ai planté ma première zr7 et que j'ai glissé pendant plus de 30m :/.
Malheureusement aucun mot ne pourra montrer à quel point je te soutient mon petit Clic...

timstripes


Olive Pyreneen en Alsace

c'est la fete sur le forum !!!!
1 mois sans me connecter et je ne lis que des catastrophes ! Ça craint !

bref, je te souhaite un prompt rétablissement !

olive
j'chais pas quoi dire d'autre.....
freine tard, accelere tot, et passe vite
dans le virage et tu verras tout devrais
bien se passer

Max_ou

J'osais pas lire ce post, j'ai du prendre mon courage a deux mains pour venir le lire et que dire...

Heureusement, tu est encore avec nous, et, même cassé en deux tu continu d'avoir cette passion, ça se sent dans tes écrits. C'est quand même beau de se relever après une si grosse chute, et en plus c'est pas ta première.. Chapeau  ;)

A tous, ça serait bien d'arrêter de faire des topics plus flippant les uns que les autres, arrêtez de vous bourrer merde ! Je rigole  :)

Ps : tu as le droit de boire de l'alcool ?!  :sifflet: :-D

Hebus

Impressionnant les details dont tu te souviens  0(0

Ce topic a au moins le merite de rappeler que l'equipement ne fait pas tout. Ce n'est pas parce qu'on se sent protege qu'on devient invulnerable.

Est-ce que tu as une idée de ce qui a provoque la chute ? Quelqu'un est-il allé voir sur place après coup ?
« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux. »

— Benjamin Franklin

clic

Mon cher Hébus je me souviens de tout, absolument tout, dont certaines choses que je peux pas parler sur un forum mais qui font penser, réfléchir etc sur ton lit d'hosto sur le moment dans le camtar des pompiers la nuit bref tout le temps.

L'équipement fait pas tout, loin de là et même aux limitations de vitesse et légèrement au dessus ou en dessous on peut se faire très mal (ou par chance rien du tout). ça dépend du type de chute et de l'environnement, je suis tombé, j'ai fait une longue glissage, là tu te brules, pour finir dans un bois c'est là dedans que tu te casses des choses :-\

Ce qui a provoqué la chute, j'ai mon idée mais je me considère par assez bon motard pour dire que ça vient de ceci ou cela. J'aurai tendance à accuser le pneu avant, est-ce qu'il était chaud ? Je dirai oui. Pourquoi il a décroché dès la mise sur l'angle pourtant, fait délicatement ? Je ne sais pas. Je ne comprend pas pourquoi il m'a fait ça, ce n'est pas la première fois que les PR4 GT me jouent des tours avec la K12RS, l'arrière a énormément glissé, des petites glisses légère et d'autres moins sympa qui provoque une augmentation du rythme cardiaque et un petit message mentale "bon on va rentrer tout doux". A l'avant ça m'a déjà fait des moments flous, de dérive légère mais là ce fut immédiat PAF t'es par terre.

Ce n'est pas l'état de la route je pense, elle était sèche, habituellement quand il pleut on voit des trainées de mazout et autres merdes mais là non. Mon père a vu l'endroit de la chute quand les pompiers et gendarmes étaient là, il a vu la moto avant moi, il a vu l'endroit où j'ai perdu l'adhérence, où mon cale pied gauche est venu enfoncer le bitume, lui rayer sa sale tronche  :-D, et rayer aussi la peinture de signalisation. Il a vu la BM explosée sur l'arbre et l'endroit où moi j'étais étalé (l'anecdote de la chaussette restera).

Récemment, mon père s'est arrêté sur le lieu de l'accident avec moi, je peux pas sortir de la voiture pour voir de plus près mais bon j'ai fait une glissage sur le bitume plus longue que je pensais car j'ai fini vachement loin du virage (pas de photos pour montrer)



L'arbre de gauche qui a arrêté la BM pour ceux qui on l'œil affûté ils remarqueront que l'arbre est taché de liquide de frein/huile


Là où j'ai fini de plus loin


L'endroit où j'ai fini de plus près


La fameuse traînée de mon passage (mattez la bande blanche, c'est moi ...)



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