Bon bah voilà, ma Z750S a goûté au bitume cette semaine. Heureusement rien de bien grave pour moi ou pour elle (je suis rentré chez moi dessus après un simple re-réglage d'embrayage). Mais assez pour me faire dire "j'suis trop con; en plus je le savais..."
L'histoire:Le matin même, à 10H15, je pars au collège pour mon seul cours de la journée. Les bas côtés sont encore blancs donc je me méfie et fais bien attention à rouler dans le tracé des pneus de BaRs. Néanmoins, j'arrive à faire une jolie virgule sur un rétrogradage avant un rond point, comprends bien que les pneus n'ont pas eu le temps de chauffer, et décide donc de faire le reste du trajet (moins de 5Km en tout) en mode lopette.
Après mon cours, par contre, je suis tout chaud. J'ai eu une classe de 3e survoltée et ai donc couru toute l'heure dans ma salle de cours donc je ne réalise pas, en remontant sur ma Z750S, que le temps ne s'est pas vraiment réchauffé. Je m'engage dans la grande ligne droite (200m, un tout petit virage à droite et encore 600m de ligne droite ensuite) qui part du bahut et, sachant qu'au bout du chemin il y a une intersection où les cars restent coincés pendant une éternité aux heures de pointe, je décide de doubler le bus qui me précède. En déboitant, prise d'angle + accélération + ligne blanche
je décroche gentiment de l'arrière et réalise vite que j'y vais trop fort, que ma brêle est archi-froide, que la route est défoncée et qu'en plus elle est encore humide (givrée
) par endroits. En quelques centièmes de secondes, je me dis qu'il faut que je me calme et que je dois me rabattre et ralentir. Sauf que voilà, étant en train de doubler, je ne peux pas me rabattre tout de suite. Je continue donc à accélérer le temps de passer le bus et me rabat en découvrant devant moi le 806 d'un bon père de famille qui roulait comme un escargot. Ayant quand même une distance de sécurité "raisonnable", je décide de freiner plutôt que de le doubler pour ne pas me l'emplâtrer. Sauf que voilà: avec les conditions dans lesquelles j'étais (route défoncée et humide + pneus froids), les distances de sécurités auraient dû être doublées. Sur mon freinage, j'ai eu le temps de bloquer l'arrière, le relâcher légèrement, bloquer l'avant, relâcher là encore pour reprendre de l'adhérence, et rebloquer l'arrière, et tout ça alors que je roulais à moins de 70Km/H.
En gros, j'ai eu l'impression d'avoir l'adhérence qu'on a sur un bitume jonché de graviers.
Mais bon, la manoeuvre de freinage étant enclenchée, je ne pouvais plus changer ma trajectoire et ai donc fini, à environ 10Km/H, dans le coin de la 806.
Les dégâts:Pour bibi, une griffure superficielle sans doute laissée par mon téton de cale-pied (bien affûté) sur le mollet et 2-3 courbatures (mais ça je pense que ça vient plutôt de l'entrainement de capoeïra de la veille).
Pour la 806, un feu arrière droit et une ampoule de feu stop.
Pour ma mini-Z, des rayures sur les carters droits, le tampon de protection droit, l'embout de guidon (que je venais de repeindre
), la coque arrière et le flanc droit de la tête de fourche. Par contre, je ne m'explique pas encore comment mais un morceau à l'intérieur de ce flanc de TdF a sauté (
), et c'est donc cette pièce que je dois maintenant réparer en priorité. Les photos des griffures:
Conclusion:Je suis un âne. En plus je le sais que cette route accroche autant qu'une patinoire. Mais bon, ma bonne étoile a voulu que je ne cause que des dégâts matériels et je suis bien content de ne pas avoir eu à éviter un gamin qui traversait à l'improviste (ce qui aurait quand même été très bizarre, étant donné que le collège est à 800m de toute trace de civilisation et que rares sont les élèves qui rentrent chez eux à pied, surtout en hiver).
Le conducteur du 806 par contre était un abruti en puissance. Un gendarme qui n'a rien trouvé de mieux que de m'accuser d'essayer de le doubler par la droite (il était à 10-20cm du rebord en béton) et d'avoir ruiné son jour de l'an parce qu'il "avait dû partir en intervention pour un motard qui s'était planté au col de l'Escrinet" et que "de toute façon, [nous] les motards [nous sommes] bien tous les mêmes". Quel
! J'ai voulu faire un constat pour l'emmerder (vu qu'il n'y tenait pas et m'avait menacé de porter plainte si je ne lui remboursait pas le feu avant samedi). Mais son feu valait 90€ et mes réparations devraient me coûter moins de 50€ alors que j'ai une franchise de 300€ sur mon assurance. Du coup, quitte à perdre 140€, je me suis dit qu'il valait mieux que je ravale ma fierté de motard et conserve mon bonus de 50%.