[Théorie] La bougie d'allumage

Démarré par kekenn, 31 Janvier 2011 à 19:59:56

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kekenn

La bougie





          La bougie comporte 2 électrodes qui constituent un saut pour le courant électrique qu'on y envoie. En sautant, les électrons créent une étincelle qui enflamme la masse gazeuse (l'essence). Simple de fonctionnement en apparence, la bougie n'en demeure pas moins un organe incontournable que la technologie a sophistiqué au fil du temps.

Son dessin général n'a guère changé depuis son invention, qui remonte à la 2e moitié du 19è siècle. Son principe de base n'a, lui non plus, pas évolué.
La bougie est toujours principalement formée d'une partie allongée en porcelaine, l'isolant, au sein de laquelle prend place une partie métallique nommée électrode centrale, par laquelle passe le courant électrique envoyé par la bobine haute tension d'allumage, ou tout autre système d'allumage.
La structure métallique qui permet de fixer la bougie au moteur est la 2e partie apparente de cet organe. Cette zone qui est vissée dans la culasse reçoit la seconde électrode, dite de masse. En effet, plutôt que d'installer un second fil électrique qui partirait de la bougie pour aller à la masse, on utilise la masse métallique du moteur, et de la moto en général, pour fermer le circuit d'allumage.

La 3e partie visible de la bougie se nomme le joint, situé en haut de la partie filetée, et la borne de connexion, cette fois toute en haut de la bougie.
L'isolant (donc la partie en porcelaine), constitue une des zones les plus sensibles de la bougie. En effet, il doit assurer sa fonction dans des conditions très délicates. Lorsque la bougie est vissée dans la culasse, une des 2 extrémités, invisible, baigne dans la chambre de combustion, devant alors faire face à des t° et des pressions élevés, auxquelles il faut ajouter les attaques chimiques dues aux produits de la combustion d'essence.
Les 2 électrodes, elles, font appel à différents métaux nobles, l'acier s'avérant suffisant pour aller de la borne à l'électrode centrale et constituer la carcasse métallique du filetage. Enfin, un cément assure la séparation entre la porcelaine de l'isolant et la carcasse métallique, jusqu'à un endroit particulier qui met en contact ces 2 parties : le joint d'échange thermique.



Chaude ou froide

            De la distance entre l'électrode et ce joint dépend le degré thermique de la bougie, qui détermine le moteur, selon ses perfs, auxquelles elle est destinée. En fonctionnement normal, le bec de l'isolant capte et évacue une quantité de calories, telle que sa T° se maintienne entre 500 et 800° environ. Cette T° a pour but de griller les résidus de combustion qui pourraient absorber ou dévier l'étincelle de la bougie. Pour garantir cet effet, la T° de la bougie doit se maintenir dans une fourchette précise. Selon les moteurs, la quantité de calories à évacuer varie : sur un moteur peu poussé, cette quantité de calories est faible, la bougie ayant besoin d'un bec isolant très long, éloigné du joint d'échange thermique. La transmission de la chaleur sera lente, maintenant le bec d'isolant à une T° plus élevée. Cette bougie sera donc classée comme « chaude ».

               A l'inverse, un moteur de grosse puissance, bien préparé, produira beaucoup plus de calories, que la bougie devra évacuer. Grace à un bec court, proche du joint d'échange thermique, les calories seront donc rapidement au contact des masses métalliques qui les dissiperont. Sa sera donc une bougie classé comme « froide ».



              Une bougie trop chaude pour le moteur dépassera les 800°, créants incandescence qui allumeront les gaz avant l'étincelle, avec les conséquences possible de ce mauvais fonctionnement, comme une destruction du piston. Dans d'autre cas, le moteur peut tourner contact coupé, en auto allumage ; en raison de persistance d'un point incandescent au bout de la bougie, et qui n'arriverait pas à se refroidir.

              Pour sa part, une bougie trop froide s'encrasse plus rapidement et ne produira donc plus d'étincelle. Moins grave quand à ses conséquence sur le moteur, mais qui le laissera tout de même muet ....


En résumé :

la bougie est la pièce chargée de produire l'étincelle. Elle est constituée de 2 électrodes métalliques, séparées par un isolant en alumine.
L'isolant a pout but de refroidir l'électrode centrale. Sa longueur détermine le ° thermique de la bougie.
Une bougie froide faciliter de dissiper rapidement beaucoup de calories. Elle est destinée au moteur puissant.
Une bougie chaude dissipe peu de calories pour conserver sa T° optimale de fonctionnement. Elle est destinée au moteur «calmes »



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L'iridium

Extrait de mes cours (très étonnant d'ailleurs car j'étudie les moteur diesel alors que l'on parle de bougie...et même pire, de Honda  :sifflet:)


ORIGINE & OBJECTIF


L'objectif principal d'un système d'allumage est de produire une étincelle au moment le plus précis. Quand ce n'est pas le cas, c'est un "raté à l'allumage".
Pour empêcher les ratés d'allumage, la 'réserve de tension' doit être toujours maximale. (Réserve V = Disponibilité V - Allumage requis V)
=> Les bougies Iridium permettent d'augmenter cette "réserve de tension", car la tension d'allumage requise est inférieure aux autres bougies.

Comment?

La haute tension (HT) (délivrée par le système d'allumage) dépend du type et de la construction du système d'allumage. Cette tension peut varier selon le régime moteur. La sortie HT du système d'allumage avec une bobine traditionnelle (par exemple allumage avec transistor) diminue avec le régime moteur.
En cas de "bobines à double sorties" (2 bougies/bobine) cette haute tension disponible se répartit sur deux bougies, la haute tension par bougie est alors encore plus faible.

La tension d'allumage requise (pour créer un arc électrique entre les électrodes de la bougie) dépend de plusieurs facteurs.

Les plus importants sont les suivants :
- Pression de combustion
Plus la pression est haute = Plus la V est élevée
- Dosage Air/Essence et composition du mélange
Plus il s'appauvrit = Plus la V est élevée
- Conception des bougies:
Plus l'écart est grand = Plus la V est élévée
Plus l'électrode est fine et pointue = Plus la V est basse
- Polarité des bougies:
Une électrode négative centrale s'allume à une V plus basse qu'une électrode positive.
(Avec bobine double, une bougie est positive, l'autre négative...)

Avec des moteurs plus performants et des émissions faibles, les pressions de combustion doivent être augmentées et les mélanges appauvris. Ce qui nécessite une tension d'allumage plus élevée...
Solutions: des électrodes centrales aussi petites que possibles et une bobine par bougie.

La 'vitesse du front de flamme' (=>vitesse de combustion) une fois que l'étincelle s'est produite est essentielle et dépend des facteurs suivants:
- Plus le dosage est pauvre = plus la combustion est lente
- Conception de la bougie d'allumage:
Electrode de masse à extrémité fine et électrode en V
= Plus rapide (La flamme ne 's'éteindra' pas aussi facilement qu'une électrode de masse large et épaisse)


CONSTRUCTION

Les fabriquants de bougies cherchent donc toujours à réduire le diamètre des extrémités de l'électrode centrale. Mais les électrodes fines ont une durée de vie limitée, ce qui demande l'utilisation de matériau précieux avec un point de fusion élevé.

   Comparaison:
Bougies en nickel: Ø 2,4 mm (point de fusion: 1450°C)
Bougies en platine: Ø 0,8 mm (point de fusion: 1773°C)
Bougies IRIDIUM : Ø 0,4 mm (point de fusion: 2554°C)

Une électrode centrale plus étroite augmente l'intensité du champs électromagnétique d'électrode à électrode, ce qui permet de produire une étincelle à une tension relativement basse.

Obtenir une étincelle à basse tension fournit les avantages suivants:
- Meilleur démarrage à froid
- Fiabilité de l'allumage à l'accélération

En plus de ce point de fusion élévé, l'IRIDIUM est très résistant aux acides et autres
substances corrosives à long terme.
Les bougies IRIDIUM forment également une flamme plus rapide après l'allumage et donnent ainsi plus de puissance au moteur.
Le diamètre de l'électrode centrale a été défini pour associer de façon optimale solidité, durabilité, puissance et rapidité.
La forme de l'électrode centrale a été conçue pour limiter au maximum l'encrassage.



CARACTERISTIQUES





PERF




cpg

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kekenn

Il risque d'y en avoir d'autre, en complément du taf effectué par pierrot  ;)

cpg

ben ça ne peut qu'être utile a tout le monde....merci
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HotCmel

Merci Kekenn !!  0(0

Pareil que CPG, sauf que moi je vais l'ajouter au site  ;)
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rafale


Taeron

Très clair et instructif, merci !
Serait-il possible d'avoir un peu d'informations quand aux bougies "iridium" vendues dans le commerce ? Leur longévité et les performances vantées sont-elles réelles par rapport aux bougies normales ?

kekenn


HotCmel

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KFS-1

j'aurrais rajouté que sur un moteur stock ou presque (juste changement de pot et filtre a air) il n'est pas necessaire de changé de type de bougie, la plus adaptée etant bien souvent celle d'origine.

merci kekenn :bravo:
Avant j'étais bon en math... mais ca, c'était avant...  :-D :-D :-D
ZX-6RR 04

nErur


kekenn

Citation de: Taeron le 01 Février 2011 à 02:46:11
Très clair et instructif, merci !
Serait-il possible d'avoir un peu d'informations quand aux bougies "iridium" vendues dans le commerce ? Leur longévité et les performances vantées sont-elles réelles par rapport aux bougies normales ?

Voilà c'est fait  ;)

Taeron

Merci beaucoup Kekenn, j'ai tout lu et relu, c'est complet et très intéressant.
Big up !  ;)


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