Et bien voilà, j'ai replongé dans les ancêtres. Mais laissez moi vous parler de Land Rover...
En 1948 (en fait en été 1947 mais la vente a commencé le 30 avril 1948) la première Land Rover sortait des chaines de fabrication. Véhicule simple, fonctionnel, bâti pour travailler et rouler de longues années sans soucis. Juste après la guerre, l'argent manque, l'acier est rationné, donc, ce n'est pas en acier que sera construit ce véhicule (mis à part le châssis) mais en alu. Une seule couleur était au catalogue, le vert foncé, peinture récupérée dans une usine de construction d'avion de chasse.
Il y eut la Série 1, la Série 2, la Série 2A et la Série 3. Ensuite, le nom de Defender a fait son apparition, mais la ligne générale est restée. Depuis 1948, de toutes les Land Rover construites, il en reste un peu plus de 70% qui circulent toujours. Certaines sont dans leur jus, d'autre ont été rénovés, mais ce pourcentage est incroyable dans le monde de l'automobile. La raison est simple, le simple châssis type échelle est facile à remplacer, les panneaux de carrosserie sont en alu et les moteurs tout simplement increvables.
J'ai possédé plusieurs de ces véhicules "magiques". Pourquoi magiques? A la base, un Land, on aime ou on aime pas, il n'y a pas de juste milieu. Soit on a le coup de foudre, soit on passe son chemin. Ce véhicule est attachant malgré ses défauts (qui ont été rectifiés sur les versions actuelles), consommation, confort spartiate, conduite décalée (et oui, les pédale sont un peu sur la gauche), le manque de place (on conduit en général contre la porte), le cx d'une armoire, bref autant de points négatifs qui font que le Land est vraiment un véhicule fors du commun. Point de vue positif, une Land passe partout (enfin presque), ne rouille pas (hormis le châssis), est équipé d'une mécanique fiable et très simple (pour réparer par exemple)... Et puis il y a les petits "trucs" qui font qu'il est inimitable, comme par exemple qu'il peut pleuvoir à bord (même dans les versions des années 90), il est démontable entièrement, un vrai mécano géant, donc vous passez d'un véhiculé tôlé à l'arrière en un véhicule décapotable en 10 minutes environs (à deux et avec un peu de savoir faire)... Un gros jouet. Et une histoire d'amour...
Bref, aujourd'hui j'ai été voir mon nouveau jouet. Une Land (ah oui on dit "elle" en parlant d'une Land Rover), donc une Land Rover série 2A 109 de 1964 type militaire FFR.
Explications... C'est donc une Land deuxième série A (légères retouches carrosserie et moteur) 109 (la longueur du châssis exprimée en pouce). Quant au type militaire FFR, il s'agit d'un véhicule de liaison radio.
Il y a quelques différences entre une version civile et une version militaire.
La version militaire roule avec un alternateur de 24V 2.4kW (qui pourrait alimenter une petite ville
), le moteur est plus puissant (pas de panique, on parle de 63 cv), les ponts avant et arrière sont "blindés" ou renforcés, le moteur gagne un radiateur d'huile, le véhicule est pourvu d'un groupe électrogène, il a également un blindage pour les interférences radio, un pont arrière Salisbury (en option sur les versions civiles et rares car chère à l'époque), un double système de freinage, un renfort des lames de ressorts arrières (10 lames au lieu de 4), deux réservoir d'essence (en option sur la version civile).
Bien entendu mon tank est dans son jus, comprenez "d'époque". Si il a toujours été entretenu, il n'a jamais fait l'objet d'une restauration. Seuls les phares sont passés de la calandre aux ailes. (et ils repasseront à leur place initiale
)
Le véhicule roule parfaitement, il a son contrôle technique même si j'ai du promettre de changer les pneus (j'connais un peu le mec du contrôle). Je compte bien entendu le restaurer petit à petit, en commençant par le châssis qui mérite qu'on s'occupe de lui avant de voir de la rouille dessus. Enfin il y a bien de la rouille, mais en surface... Un petit coup de brosse en fer sans forcer et il est impeccable.
Normalement les phares sont à coté de la calandre...